© Juliette Bates
D’emblée le silence s’impose alors que nous pénétrons dans une forêt brumeuse. Puis une étrange silhouette féminine nous apparaît au pied d’une falaise. Elle nous entraîne chez elle et nous la suivons, intrigués et subjugués. Le silence est partout dans son intérieur immaculé ou tapissé de velours. Seuls le bruissement de l’étoffe ou le battement d’ailes de papillons semblent perturber cette quiétude. Un calme pourtant si étrange.
© Juliette Bates
Nous nous rendons compte finalement que cette silhouette sombre et élégante est une collectionneuse. Elle compose et crée autour d’elle un cabinet de curiosités où des éléments de la faune et de la flore sont prisonniers. Captifs volontaires ou sous l’emprise de leur maîtresse, des liens visibles ou sentimentaux attachent insectes, oiseaux, fleurs à cette délicate présence féminine. C’est la beauté qui semble guider cette dernière dans le choix de ses otages. Ils deviennent les pièces vivantes d’un univers parfait, harmonieux, mais inquiétant. Celui que la dame en noir se compose.
Dans ces mises en scènes photographiques d’une grande imagination et d’une grande maîtrise technique, Juliette Bates construit un passage entre le conscient et l’inconscient, en jouant avec les symboles et les atmosphères. Isolément chaque photographie dégage un mystère particulier. Réunies, les images de Juliette Bates nous attrapent, telles les proies de cette dame en noir.