© Marco Barbon - série "El Bahar"
Pour "El Bahar", ce travail réalisé avec un appareil argentique moyen format, consiste en une série de photographies de personnes absorbées dans la contemplation de la Mer (El Bahar, en arabe), le long des côtes marocaines, de l’extrême sud du pays jusqu’à la frontière avec l’Algérie, en passant par les communautés urbaines d’Essaouira, Casablanca, Rabat et Tanger.
"J’ai photographié des individus de dos face à la mer. On ne voit pas leurs visages ; on voit bien, en revanche, leurs vêtements, les détails de leurs tenues. On ne voit pas leurs yeux, mais on les devine rivés à l’horizon, absorbés par l’étendue marine qui les devance." dévoile l'artiste.
© Marco Barbon - série "Les Pas Perdus"
Quant à "Les Pas Perdus", cela se passe de l’autre côté de la Mer Méditerranée, mais cela pourrait se passer également ici. Nous sommes à Tanger, lieu de tous les départs, ville-frontière entre le Sud et le Nord du monde. Frontière par la quelle transitent aussi bien ceux qui veulent passer de l’autre côté du détroit pour gagner l’Europe que ceux qui reviennent au pays, pour retrouver leurs proches. Les uns comme les autres ne se sentent plus chez eux, ni ici dans leur pays d’origine ni dans les villes, les villages ou les banlieues qui les ont recueillis de l’autre côté de la mer. Ici comme là-bas la même sensation d’aliénation, d’émargination, une blessure profonde et inextinguible : la perte d’un pays.