Lundi 09 Mars 2015 18:39:31 par Maciel Leticia dans Expositions

Cette exposition réunit deux artistes actifs dans différents champs des arts visuels et qui utilisent, ou utilisèrent, la photographie comme une technique et un moyen d’expression, construisant des panoramas de l’inconscient avec une absolue « maîtrise de l’extrême ».

Denis Jutzeler, artiste suisse né en 1956, transite entre la photographie et le cinéma. formé par la renommée école de photographie de vevey, denis mêle étroitement une pratique constante et personnelle de la photographie à une carrière de chef opérateur de cinéma initiée dès les années 90. collaborateur, entre autres, du cinéaste alain tanner, il est récompensé régulièrement pour la singularité de sa caméra dans des films documentaires ou de fiction. il obtient en 2014 le quartz de la meilleure photographie du cinéma suisse. entre deux projets cinématographiques, denis continue assidument une œuvre photographique personnelle et en 2010, son travail reçoit le swiss photo award.

Geraldo de Barros , artiste brésilien, 1923/1998, explora toute sa vie différents domaines artistiques, de la peinture au dessin et la gravure, des arts graphiques au design de meubles, ainsi que la photographie. ces explorations l’ont mené aux extrêmes des différents médias qu’il a choisis, d’une peinture d’influence expressionniste de ses années de formation dans le são paulo d’après-guerre au géométrisme radical de la peinture concrète avec la création du grupo ruptura en 1952.

Les photographies de Denis sont des portraits d’une nature qui essaie de ne pas se faire remarquer. une banalité qui guette, rassurante presque, s’il n’y avait la trace de l’artiste, où en tout cas l’attestation d’une normalité bousculée par un fort désir de re-construction. avec les sobras, geraldo récupère de banales photographies produites au long de sa vie. on y voit la famille, les voyages, les anniversaires. des paysages sans figures humaines ou des silhouettes découpées révélant leur absence. le découpage, le recadrage, la singularité du fragment photographique, tout cela participe à déplacer ces images d’une archive intime vers une narration universelle, libérée qu’elles sont de leurs caractéristiques individuelles et anecdotiques.

Avec les extrêmes de leurs pratiques parallèles, les deux artistes construisent des formes reconnaissables et identifiables. elles nous questionnent d’autant plus que cette identification est liée au travail de détournement qui les a construit. avec cette maîtrise d’une technique simple parce qu’alliée à la liberté du geste, ces images nous renvoient à celles d’un inconscient collectif, une projection vers cet autre réel auquel la photographie nous donne envie de croire.

espace_l art contemporain, route des jeunes 43, allée g ch-1227 genève
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