© Raymond Depardon
En 1977 Raymond Depardon photographie la réalité des hôpitaux psychiatrique en Italie à la demande de Franco Basaglio, directeur de l'hôpital de Manicomio, chef de file du mouvement de la psychiatrie alternative. "Photographie sinon on ne va pas nous croire" lui dit-il.
Raymond Depardon se rend d'abord à Trieste où les malades ont été disséminés dans la ville. Puis l'artiste découvre par hasard San Clemente, une petite île vénitienne et son hôpital psychiatrique acceuillant cent derniers fous dits "incurables".
À San Clemente le personnel médical n'est que très peu présent, les patients déambulent librement. Il en est de même pour Raymond Depardon, "dans les couloirs et les dortoirs, les préaux et les douches, les salles communes et les jardins". Le photographe va capturer dans cet ancien monastère le trouble, l'enfermement, la folie recluse. Ces images, fortes et bouleversnates, nous montrent les pensionnaires dans leur vie quotidienne, vision spectacle d'une microsociété où chacun vaque à ses occupations dans la mesure permise par l'austérité du lieu.
Les tirages argentiques de ce reportage sur les asiles seront réunis pour la première fois à la Galerie Cinéma. En 1982 Raymond Depardon revient à San Clemente accompagné de la photographe et plasticienne Sophie Ristelhueber. Ils filment ensemble les derniers moments de vie de l'asile, qui disparaîtra peu de temps après car l'Italie a voté à cette époque le démantèlement asilaire. Des extraits de ce documentaire seront également visibles à la Galerie Cinéma - Anne-Dominique Toussaint durant l'exposition.
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