© Carolle Bénitah - Le bouquet de fleur
Expositions du 29/1/2015 au 20/2/2015 Terminé
Artothèque Antonin Arthaud 25 Chemin Notre Dame de la Consolation 13013 Marseille France
J’ai commencé à m’intéresser à mes photographies de famille, lorsqu’en feuilletant l’album de mon enfance, je me suis retrouvée submergée par une émotion dont je n’arrivais pas à déterminer l’origine. Ces photographies prises il y a 40 ans et dont je ne me souvenais ni du moment de la prise de vue, ni de ce qui avait suivi ou précédé cet instant, réveillaient en moi une angoisse de quelque chose de familier et totalement inconnu à la fois, une sorte d’étrangeté inquiétante dont parle Freud. Ces moments fixés sur du papier me représentent, parlent de moi, de ma famille, et disent des choses sur la question de l’identité, de ma place dans le monde, mon histoire familiale et ses secrets, les peurs qui m’ont construites et tout ce qui me constitue aujourd’hui.Artothèque Antonin Arthaud 25 Chemin Notre Dame de la Consolation 13013 Marseille France
© Carolle Bénitah - Chez le photographe
J’ai décidé d’explorer la mémoire de l’enfance parce que cela me permet de comprendre qui je suis et de définir mon identité aujourd’hui.
Dans un premier temps, j’exécute un travail de fouilles. Telle une archéologue, j’exhume des albums de famille et des boîtes à chaussures pleines de photographies, les images où je figure. Je choisis des instantanés parce qu’ils sont liés au souvenir et à la perte.
© Carolle Bénitah - La réunion
Ces photographies sont des fragments de mon passé que j’interprète dans une perspective subjective, comme autant de confessions. Je classe les photos, je les numérise et je les imprime. Je n’interviens pas directement sur la photographie originale. Je vais transposer cette réalité sur un papier différent, je recadre quelquefois un détail qui m’interpelle et je choisis mon format. Le travail d’interprétation commence par ces étapes-là.
© Carolle Bénitah - Le déguisement
Une fois ces choix définis, je commence à raconter ma version des faits. Je me penche sur ma propre histoire avec parfois jusqu’à 40 ans de recul et le vécu qui modifient la perception des évènements. Le passé d’un être humain, à la différence des vestiges de quelque temple antique, n’est ni fixe ni fini mais reconstitué par le présent. Dans ce dessein, je vais utiliser les travaux d’aiguille : la broderie et le perlage.