Vendredi 16 Janvier 2015 10:22:07 par actuphoto dans Expositions

Initié en 2009 et finalisé en 2011, Act est le fruit d’un long travail que l’artiste a mené au contact de personnes en situation de handicap.
Si certains sont des acteurs, des sportifs ou des danseurs, tous ont trouvé dansl’action et dans l’appropriation personnelle de l’espace commun le moyen d’affirmer la complexité de leur individualité au-delà de leur statut assigné et réducteur d’handicapés.

Denis Darzacq a cherché à dépasser le regard compassionnel convenu que suscite souvent ce sujet sans pour au tant tomber dans la gratuité du voyeurisme. L’artiste n’ignore pourtant pas la différence créée par le handicap. Il la rend même visible.

Parfois de manière évidente, lorsqu’il décide, d’un commun accord avec le modèle, de le dépouiller de la prothèse que constitue le fauteuil et de placer son corps dans une situation inédite qui lui permet d’offrir une image non conventionnelle de lui-même.

©Denis Darzacq

Ailleurs, la différence semble infime. Elle cède la place à l’affirmation d’un univers mental. Il est particulièrement sensible dans les mises en scène où la direction d’acteur est appuyée par la spontanéité, voire l’excentricité, des modèles. Invités, comme dans les séries La Chute et Hyper, à exécuter librement des mouvements a priori dépourvus de sens, ils construisent avec leur en vironnement des situations fortement empreintes d’onirisme.

©Denis Darzacq

Par exemple, l’espace du musée apparaît, au-delà du lieu de la confrontation des corps canoniques de la peinture et des corps infirmes des modèles, comme la projection d’une vie intérieure où le merveilleux s’impose au réel. Si elle est mue par une forme de militance, la série porte pourtant moins sur le handicap que sur l’appartenance à une minorité et sur les formes d’expression corporelle singulières des individus en marge