© Francesca Piqueras - Point 3
© Francesca Piqueras - Point 6
Ce voyage au Pérou, le pays de son père, où elle a vécu adolescente, a été comme un retour aux sources, avec ce que cela comporte de déconvenues. Sur cette côte aux eaux autrefois poissonneuses, où Hemingway vint pécher l’espadon, Francesca Piqueras a ainsi vu « des dizaines de lions de mer morts, suintant le pétrole ou tués par balles, et des cadavres d’hippocampes victimes de la pollution charriés par les courants. » Mais ce n’est pas ce qu’elle a photographié. Son regard nous porte plus loin...
© Francesca Piqueras - Point 1
Sur place, l’urgence qu’elle a ressenti l’a conduite à se mettre à l’eau avec son appareil, sans même prendre garde à le protéger, happée comme un reporter de guerre par cette ligne de front où l’homme et ses machines se confrontent à l’océan, pour lui arracher ses trésors. Ses photographies de vagues en suspension, juste avant la déflagration, et d’écume volant en éclats, sont celles d’un champ de bataille. Face à la force des éléments, les prédateurs de métal qui balafrent le fond des mers pour en extraire l’or noir se révèlent à peine moins frêles que les esquifs brinquebalés par la vague d’Hokusai. Pour Francesca Piqueras tout n’est qu’affaire de temps : « Dans cette lutte la nature sortira peut-être ravagée, mais forcément victorieuse. »
© Francesca Piqueras - Point 2