pour d’autres il valait mieux qu’il n’existe pas.
c’est un boxeur à roulettes comme le surnomment les journalistes.
son style est celui d’un zombie, un zombie du ring.
sa garde grinçe et ses semelles ne décollent pas du sol.
“un canular sur patte” on pouvait lire dans les revues spécialisées.
a l’heure ou certains dansent au combat, gestes précis, coups assassins et rédhibitoires, lui n’est qu’une bandette aux poignets.
pourtant son regard est vif comme un petit animal. il a en lui la passion et le monde se pli à ses pieds.
mais à quel prix ?
une vie difficile, un avenir bouché car enfant issue d’une cité.
faut préciser, il a tété le lait décoloré et amer d’une enfance où le béton était aussi gris que le ciel de sa banlieu ; durant toutes ces années ; c’est un miracle qu’il ne virât pas dans la violence !
un coup ici dans le foie, un autre plus viscieux dans les côtes, puis une esquive ; c’est clair ! son adversaire est à bout, c’est plié.
il a appris à dompter sa rage sur un ring. le combat qu’il mène est une symphonie de directs, d’uppercuts. il est sans concession. on l’admire, on lui jette des présents et les femmes rougissent.
c’est un boxeur comme il y a n’a peu. pourquoi ?
parce que c’est un faiseur de victoire et que c’est le seul, d’aprés les journalistes, à avoir le punch (…).
benoît daynes