© Anni Leppälä
Expositions du 4/12/2014 au 17/1/2015 Terminé
Galerie Les filles du calvaire 17, rue des Filles-du-Calvaire 75003 Paris France
Il est difficile de tracer la ligne qui sépare le réel du fictionnel avec Anni Leppäla. Cette jeune photo- graphe finlandaise, nouvelle en- trante à la galerie présente un cor- pus de photographies, portraits, paysages, bâtis mêlés. On y voit des formes, des corps mais jamais définis ou reconnaissables. Il s’agit plutôt de person-nages, faisant écho ainsi au monde du théâtre ou du moins à un univers narratif. La photographie donne un aspect particulier à cela car elle part du monde visible, comme le disaitGalerie Les filles du calvaire 17, rue des Filles-du-Calvaire 75003 Paris France
Anni elle-même il y a quelques années, lors de son exposition aux Rencontres d’Arles. Elle permet à des « points fixes de se transformer en matériau de l’imaginaire », en une histoire qui se crée à la fois au sein de l’image mais aussi entre chacune d’elles. Les connections qui se créent entre les images, les rela- tions qu’elles engendrent et la façon dont elles vont s’influencer sont au cœur de son travail. Elle essaie de faire émerger cette « tierce image » entre deux ou un ensemble d’images. Chaque nouvelle combinaison permet alors une nouvelle interprétation – comme l’apparition d’une nouvelle idée.
Son travail n’est pas constitué de séries distinctes : chaque nouvelle image vient s’ajouter et compléter l’ensemble qui préexiste. Cette façon de travailler détermine aussi ses prises de vues. Lorsqu’elle photographie, elle cherche des éléments du visible qui permettent d’évoquer des atmosphères ou un certain type d’expérience, mais aussi qui font écho aux images déjà existantes.
Les photographies sont des points fixes au cœur de l’évolution et du change- ment. Elles donnent l’occasion d’observer, permettent au spectateur de ve- nir voir de plus près. Une photographie inspire confiance par ce que l’on y reconnaît, mais elle possède aussi une autre face – tournée vers l’invisible et l’inconnu. Et l’on peut y reconnaître alors quelque chose qui n’est pas « dans » l’image, mais hors de portée – imperceptible. Quelque chose se révèle dans cette expérience. Ce n’est pas « ce qui a été », mais bien une présence qui se manifeste ici et maintenant. Par cet aspect mystérieux aussi, le travail d’Anni Leppälä résonne en chœur avec des images et des textes, finlandais ou non. On pense au Lièvre de Vatanen d’Arto Paassilinna, non pas tant par la dimension journalistique du roman mais plutôt par ces multiples rencontres surprenantes auxquels se livre et se heurte le personnage principal du journa- liste éponyme. Son voyage vers le Nord permet de donner forme aux paysages finlandais qui se dessinent également ici de manière suggestive dans les pho- tographies. Force est de constater que la particularité du travail de cette jeune artiste tient pour beaucoup à cette finesse du langage, soit-il photographique ou en partie évocateur de mots.
© Anni Leppälä