© Anais Boudot
Expositions du 21/11/2014 au 4/1/2015 Terminé
Galerie les bains révélateurs 25, rue du Chemin de Fer 59100 Roubaix France
Ici la fêlure ne semble pas un signe annonciateur de rupture, mais apparaît plutôt comme une faille qui nous permet d’atteindre comme à l’image même. Un calme onirique, intime, une mélancolie empreinte de légèreté absorbe ces fêlures, les comprend dans l’image, sans qu’elles se manifestent comme violence.Galerie les bains révélateurs 25, rue du Chemin de Fer 59100 Roubaix France
La fêlure (fleurie si l’on veut) éclot ici sous toutes ses formes, et sous beaucoup de ses possibles. Des plus familières, comme celle de la pliure de la photo-souvenir, du souvenir dont même les replis sont chéris, jusqu’aux plus poétiques où les lignes, imparfaites, tracent par-dessus l’image un ciel d’éclairs, des fissures dans la glace de l’image, une faille dimensionnelle où peuvent affleurer des fantômes, ou simplement un miroir brisé que nous tend l’artiste.
Merveilleux monde d’images à investir, à imaginer, merveilleux silence des images que nous offre Anaïs Boudot. Ce silence surprenant des images c’est aussi la vie du rêve en noir et blanc où se confond la vie aveugle du végétal, les formes belles et incompréhensibles – corps, plantes, paysages abstraits – où le visible et l’invisible se parlent.
Anaïs Boudot approfondit ici un travail où se joint la matérialité (presque la sensualité) de l’image – ici la déchirure et le procédé du photogramme – et la constante d’un sentiment d’absence, de travail du négatif où l’imaginaire s’approfondit. Et ces deux pôles opposés arrivent ici à être intimement liés, par la fêlure même.
(Lucien Raphmaj)
© Anais Boudot