Stéphane Vandenplas
Expositions du 08/11/2014 au 10/1/2015 Terminé
Galerie Pascaline Mulliez 4 cité Griset 75011 Paris France
Le flou a ses contours nets, il tranche dans la matière photographique, comme le font parfois les ombres. Car si la brume enveloppe l’objet, la figure, la ligne d’horizon, elle éveille une empreinte de celles qui nous échappent d’ordi- naire, lui rend une clarté insoupçonnée.Galerie Pascaline Mulliez 4 cité Griset 75011 Paris France
La dernière série de Stéphane Vandenplas, Caravelles des jours ordinaires, 2014, se présente comme un journal photographique issu d’une exploration de zones liminales, là où par un jeu d’optique, le quotidien révèle sa face dormante, sa doublure, son envers.
Il ne s’agit pas, on dirait, de surprendre un événement visuel, mais plutôt de s’attacher à voir -- photographique- ment -- de quoi il est fait dans sa banalité troublante. Il s’agit de se laisser surprendre par la variété de matières, de consistances transformées par la lumière (ou son absence) en nouvelles possibilités figurales. Les dégradés de gris, les noirs profonds, veloutés, les blancs denses, ou transparents, en pointillé ou en touches amples dessinent des volumes, des creux, des rythmes lents alternant avec des fulgurations.
Au fond, ces caravelles, dites des jours ordinaires, évoquent plutôt des voyages nocturnes dans le sens le plus technique du terme, celui de l’image latente qui surgit dans un éclair, d’une étrangeté qui nous est pourtant fami- lière, d’un figural en train de se dissoudre pour faire surgir l’envers du visible, d’une fente illuminée le temps d’un oubli. La densité métaphorique de la démarche de Vandenplas est soutenue par des choix formels ramenant en premier plan des franges du visible: les angles décalés ou une frontalité désarmante, des cadrages qui déstabi- lisent l’image intervenant comme une découpe dans le réel, la variation des temps d’exposition.
D’une série à une autre, Stéphane Vandenplas, flâneur des grands espaces et des coins abandonnés, poursuit un travail de grande finesse et précision pour saisir le visible de l’intérieur de l’image.
Anca Cristofovici