© Manuela Marques
Expositions du 6/12/2014 au 15/1/2015 Terminé
Centre Régional de la Photographie Nord Pas-de-Calais Place des Nations 59282 Douchy-les-Mines France
Manuela Marques (Portugal, 1959) développe un travail centré sur la question de l’image et des processus afférents. Il s’agit essentiellement de l’image reproductible associée à la pratique de la photographie mais aussi de la vidéo. Ces deux média conservent une relation étroite avec son référent, qui est toujours porteuse, chez Manuela Marques, d’une construction. Comme tels, ses travaux, bien qu’ils documentent des réalités déterminées, imputables aujourd’hui à un champ davantage social et anthropologique que psychologique, ne les présentent pas pour autant comme des entités évidentes. Au contraire, chaque réalité représentée qui résulte de choix déterminés, de cadrages, de perspectives et d’autres procédés comporte des niveaux d’ambiguïtés et d’étrangeté qui en perturbent la compréhension, rappelant que l’expérience avec le réel est toujours une rencontre manquée.Centre Régional de la Photographie Nord Pas-de-Calais Place des Nations 59282 Douchy-les-Mines France
L’exposition Backstage, reprend ces mêmes préoccupations à travers une sélection de photographies et de vidéos réalisées, pour la majeure des œuvres présentées, à Ahmedabad, la plus grande métropole de l’État du Gujarat en Inde. Tout comme son précédent projet réalisé à São Paulo1 (dont quelques œuvres seront également présentées au CRP), la ville constitue le référent central, même si, à la différence du travail brésilien, les perspectives utilisées sont majoritairement frontales et rapprochées. Il est question de regards directs qui contredisent cependant leurs propres effets de linéarité, nous restituant des séquences du quotidien de Ahmedabad qui dépendent autant de son histoire, de ses us et coutumes et des gens que de la façon dont elles s’en éloignent et reconfigurent visuellement, dans les deux cas, la vie de cette ville.
Dans la série Backstage, les photographies prises le soir et à contre- jour engendrent des compositions abstraites aux couleurs vives qui font apparaître, subitement, les vues arrières d’un marché de rue installé contre les grilles d’un jardin, en même temps qu’elles défont les frontières entre espace intérieur/espace extérieur. Déjà dans Cerf-volant, le contraste lumière-ombre donne lieu à une seule image en contre-plongée dans laquelle les branches et les feuilles d’un arbre apparaissent sous la lumière intense du ciel. Toutefois la présence inattendue d’un jouet (un cerf-volant en papier) au milieu des branches rehausse cette image d’une autre réalité et ouvre les perceptions que nous pouvons en avoir.