© Denis Darzacq
Pour sa première exposition à la galerie, Denis Darzacq occupera les deux espaces parisiens dans lesquels il présentera ses séries « Hyper » et « Recomposition » ;
Issu du photoreportage, Denis Darzacq, que semble tarauder l’obsédante question du vivre ensemble, dresse patiemment une véritable fresque des nouvelles réalités urbaines et, plus encore, des problématiques liées à l’appréhension des territoires de la cité par les foules, les groupes ou les individus isolés. Guidé par une extrême curiosité, il part, à la manière d’un arpenteur des villes et de leur périphérie, à la rencontre d’univers ou de tribus, qu’il connaît peu ou mal mais auxquels le relie une forme personnelle de proximité. Il tente d’en percevoir puis d’en traduire plastiquement la dimension poétique ou seulement singulière. Une quête qui se double d’une attention extrême portée aux différents modes d’inscription des corps dans l’espace citadin.
Dans sa série Hyper, Denis Darzacq photographie des jeunes danseurs à qui il demande d’effectuer des sauts, avec pour toile de fond des rayons d’hypermarchés. Pas d’illusion donc, pas de montage, mais une photographie instantanée où la capture en plein vol d’une image semble figer le temps. L’artiste dans une mise en scène sculpturale, loin des conventions de la représentation du réel, souligne le paradoxe de la réalité des corps face à l’abstraction des décors ; Entre l’aspect immuable des rayonnages de moquettes et la volupté de ces corps en lévitation. La présence inattendue de ces corps exaltés qui viennent dans un mouvement perturber l’ordre existant, insuffle un vent de liberté qui traverse les allées inanimée des hypermarchés.
Le travail des Recompositions diffère des précédents par son abstraction. Portraits ou natures mortes, il ne se réfère à aucun contexte documentaire ou réaliste, ce sont des images mentales. Elles se composent d’éléments qui s’opposent et s’associent dans leurs cadres. Les prises de vues ont été réalisées dans l’atelier, sur fond blanc, les modèles évoluent dans l’espace avec des objets qui les dissimulent en partie. A la fois parure et protection. Emballages, pièces détachées de mobilier, éléments issus de la grande distribution, autant d’objets de la vie courante qui nous contiennent dans la réalité matérielle. Ces éléments disparates sont recomposés par assemblages réels et, ou collages numériques.
© Pierre Laniau
La Galerie RX est heureuse de présenter du 6 mars au 18 avril 2014 puis au Générateur RX à Ivry le travail photographique de Pierre Laniau, exposé chez SAM Art Projects à Paris et au musée des Beaux-arts de Besançon en 2013.
« Voilà des années que cet artiste arpente les rues et se laisse surprendre par leur poésie involontaire, photographiant nos rebuts et abandons, prenant délibérément le parti des choses, qui deviennent sous ses yeux petits poèmes en prose », écrit la journaliste Emmanuelle Lequeux.* Pierre Laniau entretient un dialogue complice, presque affectueux avec ces objets délaissés sur les trottoirs, ces petits riens, trésors d’imaginaire vite escamotés par les autorités urbaines. Ces objets ne parlent qu’à ceux qui veulent bien les voir. Ils se méritent et, une fois en confiance, nous chuchotent mille histoires à l’oreille. Malgré l’humour sous-jacent, il y a de la gravité, une beauté existentielle, métaphysique et morale dans ces photographies. Plus proche d'une quête philosophique et humaniste que d'un inventaire à la Prévert, cette collecte nous force à une saine humilité. Elle décille notre regard, décrasse notre imaginaire, offrant mille récits dont il suffit de tirer le fil.