© Christophe Jacrot
Expositions du 12/11/2014 au 10/1/2015 Terminé
Galerie de l'Europe 55 rue de Seine 75006 Paris France
Après sa série sur Manhattan privé d’électricité (New York in Black), Christophe Jacrot renoue avec le projet sur les intempéries qu’il mène avec constance depuis 7 ans. Blizzard nous entraîne dans un voyage sous la neige en Europe et aux Etats-Unis, avec des photographies comme toujours prises sur le vif, sans mise en scène ni trucage. En dévoilant le pouvoir de transfiguration des flocons, Christophe Jacrot nous fait redécouvrir des paysages que nous pensions connaître, se réapproprie et réinvente nos clichés : des rues de New York, décors de tant de films, aux falaises d’Etretat, que l’on croyait fossilisées en cartes postales. Galerie de l'Europe 55 rue de Seine 75006 Paris France
© Christophe Jacrot
Dramaturgie urbaine
Christophe Jacrot poursuit dans cette nouvelle série l’exploration de son territoire privilégié, celui des grands centres urbains, avec des images de New York, Chicago, Bucarest, Le Havre... On y retrouve ces plans larges, très cinématographiques, désormais emblématiques de son œuvre, dans lesquels un individu affronte seul les intempéries. La charge dramatique de ces clichés naît en grande partie de notre identification à ces silhouettes frêles, égarées dans un espace pourtant familier, mais sur lequel la nature a brusquement repris ses droits.
© Christophe Jacrot
Ce qui frappe le plus, dans cette nouvelle série, c’est que les rues sont de plus en plus désertes. Dans les fantomatiques The Bostonian (en couverture) ou The Palace (page 7), il n’y plus âme qui vive. Ces images à la composition d’autant plus rigoureuse témoi- gnent d’un mouvement vers l’épure, qui conduit Christophe Jacrot jusque sur les côtes normandes. La nature n’est alors plus seulement présente sous forme de flocons. Elle est partout. Elle surgit à l’état brut. Loin des néons de la grande ville, l’émotion ne procède alors plus d’une dramaturgie toute cinématographique mais de la pure contemplation des éléments.
© Christophe Jacrot