Expositions du 13/11/2014 au 16/11/2014 Terminé
Galerie Nathalie Obadia - Paris 3 Rue du Cloître Saint-merri 75004 Paris France
La Galerie Nathalie Obadia est très heureuse de présenter sur son stand de Paris Photo au Grand Palais du 13 au 16 novembre 2014, un ensemble d’images d’Agnès Varda.Galerie Nathalie Obadia - Paris 3 Rue du Cloître Saint-merri 75004 Paris France
Il s’agit d’une série de 18 photographies qu’elle exposa dans sa cour au 86 rue Daguerre, à même les murs et les volets. C’était du 1er au 19 juin 1954 et elle a gardé ces tirages originaux, collés sur isorel, jamais montrés depuis lors.
D’une valeur exceptionnelle, cet ensemble de photographies en noir et blanc, réalisées entre les années 1950 et 1954 , est un témoignage qui apporte un éclairage sur les débuts d’Agnès Varda, maintenant identifiée comme grande cinéaste et, depuis dix ans, comme artiste plasticienne.
Lorsqu’elle s’installe à Paris, Agnès Varda suit, en auditeur libre, les cours de l’Ecole du Louvre et les cours du soir à l’Ecole de Photographie.
Lors de son apprentissage chez des spécialistes des sculptures de Rodin, elle ne fait que massicoter les tirages et les repiquer. Elle gagne sa vie avec quelques commandes privées de mariages, de portraits d’enfant et de jeunes acteurs.
Elle a un Rolleiflex d’occasion et une chambre Gilles Saller 13/18 à soufflet. Elle a installé son laboratoire rue Daguerre pour tirer ses travaux personnels et les photographies de théâtre qu’elle a fait au Festival d’Avignon avec la troupe de Jean Vilar dont Jeanne Moreau, Silvia Monfort et Michel Bouquet.
Dès 1951 Gérard Philipe se joint à la troupe de Vilar et le Théâtre National Populaire, au Palais de Chaillot devient un haut lieu de théâtre. Certaines des photographies qu’Agnès a faites pour Jean Vilar sont devenues des images emblématiques du TNP dont certaines, très connues, de Gérard Philipe, Maria Casarès et Jean Vilar. Elles ont été, entre autres, exposées en 2008 à la Chapelle St Charles en Avignon.
Les trois vies d’Agnès : photographe-cinéaste-artiste plasticienne sont évoquées plus loin.
C’est son travail de photographe qui est le moins connu.
Cette première exposition à Paris Photo va être une surprise Elle est en écho avec la vraie première exposition de1954, visitée seulement par quelques voisins du 14ème dont Hartung et Brassaï.
Elle sera présentée telle qu’à l’époque, avec des bouts de bois pour écarter du mur chaque photographie collée sur Isorel .
On y trouvera quelques portraits d’inconnus ou… la famille Calder, Alexandre, femme et filles, tous assis sur un banc ; des bois de menuiserie composés ; une flaque d’eau sale avec des pneus jetés ; des « drôles de gueules » inspirées par de la robinetterie ou une chaise et une image de ruines avec personnages (dont Guy Bourdin).
Il y a une photographie qui compte beaucoup dans la vie d’Agnès Varda c’est Ulysse. Portrait d’un petit garçon abandonné sur une plage de galets entre une chèvre morte et un homme nu qui regarde la mer. Cette composition lui a inspiré un film d’une demi heure (César du meilleur Court métrage 1984) tourné 28 ans après la photographie. Elle a tenté de retrouver ceux qui avaient posé (sauf la chèvre) et quels événements de ce jour du 9 mai 1954 étaient en creux dans la composition abstraite de cette image.
Une photographie de la mère d’Ulysse parmi des poteaux de plage figure dans la collection.
Une autre photographie d’un ouvrier descendant d’une dune de sel dans les Salins du midi illustre bien cet « instant décisif » dont parlait Cartier-Bresson.
Enfin, une photographie d’une vieille patate en forme de cœur, toute ratatinée mais germant à nouveau , annonce, avec 50 ans d’avance, l’installation Patatutopia présentée en 2003 à la Biennale de Venise, oeuvre qui a marqué l’entrée d’Agnès dans le monde des artistes contemporains.
Nathalie Obadia ajoute aux photographes contemporains qu’elle expose déjà une Agnès Varda des années 50 devenue la cinéaste que l’on sait mais dont on ignore les débuts.
Elle a d’ailleurs repris ses objectifs fixes depuis quelque temps pour des photographies exposées rue du cloître Saint Merri au début de 2014 (Triptyques Atypiques).