© Rachel Rom
Expositions du 24/10/2014 au 20/12/2014 Terminé
Galerie EGP 20, rue Germain Pilon 75018 Paris France
La Galerie E.G.P présente Fragments, une exposition personnelle des photographies de l’artiste Rachel Rom, du 24 octobre au 20 décembre 2014.Galerie EGP 20, rue Germain Pilon 75018 Paris France
Les photographies de Rachel Rom évoquent les images fixes d’un film en noir et blanc dont les personnages, souvent flous ou distants, se révèlent au spectateur tout en se dérobant à son regard. Plus que leur présence, c’est leur trace que Rachel Rom semble avoir capturée dans ses œuvres. La beauté nue de ses portraits est intensifiée par la fidélité de l’artiste à la lumière naturelle lors des prises de vue, et au tirage argentique.
En re-photographiant in situ ses propres photos ou des clichés tirés de ses archives personnelles, Rachel Rom interroge aussi le statut de l’image photographique. Par ce geste, elle nous invite à une méditation sur le rapport entre ce medium, l’affect que nous y investissons, le souvenir, et le temps.
L’exposition Fragments s’inscrit dans la continuité de ce travail. Elle invite à la fois à le parcourir et à le (re)découvrir, en présentant des fragments issus de plusieurs de ses séries, qui seront à leur tour fragmentés, dans une installation inédite conçue pour la Galerie E.G.P. L’artiste présentera également une vidéo produite spécialement pour cette exposition.
© Rachel Rom
© Rachel Rom
Biographie
Rachel Rom est réalisatrice et photographe. Elle vit à Paris.
Diplômée de l’université de Central Saint Martins à Londres depuis 2003, Rachel Rom crée des photographies où s’expriment l’absence, le silence et la distance. Comme elle l’explique, elle ne cherche pas à « prendre » les sujets de ses photographies, mais bien plutôt à les laisser partir.
Agissant à la manière d’un reporter, elle imagine ses sujets comme des passants qu’elle croise au hasard des rues, n’ayant qu’une seconde pour les photographier, pour capturer un moment unique et intemporel. Les images nées de ces rencontres sont des instantanés complexes et captivants, des portraits fascinants et magnétiques.
L’artiste s’éloigne ainsi de la tradition de la mise en scène prédominante dans les médias, pour créer des portraits dépourvus d’artifices. Elle parvient à saisir le naturel de ses sujets, libérés de l’affectation d’une pose désincarnée. Elle met ainsi en lumière leur vraie nature, leur intimité, intensifiant par là la vie de ses images.
Son travail se caractérise par un style doux et cinématographique, qui doit beaucoup à son recours systématique à la lumière naturelle et au tirage argentique. Ses photographies en noir et blanc, souvent floues, rappellent les images fixes d’un film. Leur qualité ouatée et leur grain apparent confèrent à son travail une dimension à la fois subtile et pénétrante.
Ses nus, portraits et paysages semblent intemporels. Ses sujets se distinguent rarement de l’arrière-plan. Au contraire, ils semblent gardés à distance, ne laissant deviner que de vagues silhouettes et des ombres fuyantes, bien que leur présence nous soit bien sensible. Elle ne révèle pas ces personnes de manière évidente, mais ne fait que suggérer leur trace, la marque indélébile qu’ils laissent sur le monde. Tout en se distançant de ses sujets, Rachel Rom semble parvenir à saisir leur quintessence.
L’artiste crée également une distance entre le spectateur et le sujet. Ce dernier n’est « pris » que pour être mieux laissé là, au milieu d’un silence brutal et interminable, tandis que le spectateur est confronté au vide qui sépare la vie de sa représentation, et à la futilité du monde matériel.
Rachel Rom joue avec les limites de la photographie, et ouvre une toute nouvelle fenêtre sur les possibilités de ce médium.