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Pour sa première apparition publique, l'homme a souhaité raconter l'horreur qu'il a vécu, et qu'il a capturé avec son appareil. Il estime à 150.000 le nombre de personnes encore détenues par le gouvernement. Un témoignage poignant qui, selon lui, lui coûtera la vie si « les services syriens le retrouvent ».
Ancien photographe de scène de crime, il était chargé de photographier, pour le compte du régime de Bachar el-Assad, les corps des détenus exécutés, une fois transférés dans un hôpital militaire. César aurait pris 55.000 photos entre mars 2011, soit au début du conflit, et août 2013. Ses clichés servaient à identifier les corps afin d'émettre un certificat de décès, sans identification au préalable par la famille. De plus, les images prouvaient l'ordre d’exécution auprès des supérieurs. Le photographe voyait défiler devant ses yeux une cinquantaine de corps par jour, tous plus mutilés les uns que les autres. Au bout de deux ans, César a pris la décision de déserter et de fuir le pays avec sa famille. En quittant la Syrie, il a regroupé plusieurs photos pour montrer l'étendue du cauchemar.
Le 21 janvier dernier, Carter-Ruck and Co, un cabinet juridique britannique, avait publié certains de ces clichés dans un rapport rendu public. Cette enquête avait été commandée par le Qatar en soutien aux rebelles syriens.