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« Wildside » d'Erwan Morère au Musée de la Photographie André Villiers

Lundi 07 Juillet 2014 22:31:44 par actuphoto dans Expositions

© Erwan Morère
Expositions du 14/06/2014 au 21/9/2014 Terminé

Musée de la photographie André Villers Porte Sarrazine F-06250 MOUGINS VILLAGE France

A rebours de la pratique enseignée aux jeunes photographes contemporains, Erwan Morère privilégie un rendu photographique noir et blanc très dense et favorise une opacité relative de la vision.

Il n’hésite pas, dans certains cas, à jouer du flou. Ces images sont à peine lisibles, le grain est intense, les noirs charbonneux, les contrastes poussés à leur maximum. Pourtant, il ne semble pas qu’Erwan Morère retouche ses images, au- delà de certains choix de cadrage, d’une impression sur papier baryté au rendu contrasté ou de l’usage d’un papier mat allié à un encrage saturé dans les noirs grâce au jet de pigment. Le principal est réalisé à la prise de vue car c’est en réalité le contexte et les sujets qui délivrent à l’œil des impressions si particulières qu’elles parviennent à faire douter l’analyse perceptive. Pour certaines images, on atteint dans le piqué un tel point de confusion que l’on ne sait plus se déterminer entre dessin ou parcelle de réalité. Les surfaces semblent altérées comme si les climats extrêmes des pays traversés avaient endommagé la pellicule.


© Erwan Morère


Ce type d’écriture singulière, Erwan Morère l’affirme déjà depuis quelques années, notamment avec ses images de Mongolie ou d’Islande car, s’il voyage beaucoup, il ne fait pas de photographie documentaire. Les films, rapportés de divers pays, rendent à peine compte des lieux, et si peu des personnes. Les localisations comme les situations basculent fréquemment dans l’imaginaire. Des images frontales de montagnes ou des aplats paysagés offrent de subtiles compositions en plans dégradés et provoquent un effet visuel annulant la perspective et la perception cognitive du ciel, de la terre ou de la mer.



© Erwan Morère
 

Impossible aussi de se situer dans un espace-temps. Il semblerait que la vision de l’artiste soit obturée selon un diaphragme personnel mêlant la fugacité de l’instant photographique à un désir d’intemporalité. L’ensemble n’est pas éloigné de l’idée d’un carnet de notes ou de dessins, sans nécessairement devoir opposer cette référence à l’usage du langage photographique. De fait, le résultat n’est possible qu’à partir de celui-ci, il est l’essence créative de cette œuvre délicate et méditative.

Quand, en France, Erwan Morère s’inspire d’atmosphère maritime pour réaliser des images en bord de mer, il ne s’agit pas de clichés de vacances idylliques. Non, ce sont des images improbables, hallucinatoires : chars à voiles regroupés dans un coin du cadre, tel un troupeau animalier inquiet, nimbé d’un pointillisme brumeux ; plage sillonnée de traces qui évoquent la route troublée d’une errance mentale. Dans d’autres images, un chien fantomatique erre au milieu d’un désert de points venant comme s’agréger dans la noirceur de sa silhouette, tandis que la brume immerge des joueurs de pétanque martiens, les forçant à tirer leurs boules dans une latence spatiale. Les repères sont absents, il ne reste plus ici que la vision.



© Erwan Morère


Erwan Morère semble avoir préféré passer outre la leçon d’objectivité de ses contemporains tant il est à l’aise dans le langage empreint d’une liberté visionnaire qu’il s’est alloué. A une époque où toutes les voies photographiques sont ouvertes et où la langue de l’image se déploie dans toute sa diversité, cela fait sens. De fait, de nombreux artistes sont aujourd’hui tentés par les techniques anciennes et ainsi réapparaissent les sténopés, les collodions et autres jus photographiques. L’indépendance expressive chez ces créateurs rime souvent avec une appétence poétique et avec le désir d’exprimer un monde intérieur, dissocié de l’objectivité photographique.

Toutes ces œuvres redonnent corps à la subjectivité et livrent autant de visions secrètes et intimes. Celles d’Erwan Morère peuvent être rattachées à cette tendance, si ce n’est que cet artiste n’est nostalgique ni dans sa technique ni dans sa perception. Il tient plutôt du poète halluciné qui se glisse dans les interstices du réel.

Christine Ollier


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