Babalao (pe?re) et Mathias (fils) Gamadokpa, Abomey 2010 ©Agne?s Pataux
Expositions du 20/03/2014 au 31/7/2014 Terminé
Musée Africain de Lyon 150 cours Gambetta 69007 Lyon France
Le Musée Africain de Lyon présente au printemps 2014 une exposition consacrée au vodou béninois. L’exposition comprend une vingtaine d’objets de la collection particulière de Claude Rouyer. Ces objets proviennent principalement de la population Fon du Bénin, où la tradition religieuse vodou reste très active. Des photographies en noir et blanc d’Agnès Pataux, réalisées lors de ses nombreuses enquêtes ethnographiques en Afrique de l’Ouest, présentent les lieux où se pratique le culte vodou, et les vodounon-guérisseurs, intercesseurs entre l’ici-bas et les esprits.Musée Africain de Lyon 150 cours Gambetta 69007 Lyon France
Le vodou est une religion originaire de l’ancien royaume du Danhomè (actuel Bénin). Le sens du mot vodou reste incertain. Cependant, il pourrait venir des mots vo qui signifie invisible et dou, le monde, en langue Adja-Tado.
Chez le peuple Fon du Bénin, le culte vodou est voué à une force supérieure, insaisissable et invisible, dont dépend tout ce qui existe. Cette force invisible est entourée de nombreux dieux et esprits. Ceux-ci existaient souvent au sein de différentes populations du Golfe de Guinée. Ces dieux et esprits ont été intégrés au vodou par le royaume du Danhomè qui a véritablement institutionnalisé ce culte et favorisé son déploiement entre le XVIe et la fin du XIXe.
Dans le culte vodou, le monde invisible des dieux et des esprits peut communiquer avec le monde visible des vivants à travers le sacrifice, la prière, la possession et la divination. Pour atteindre la force insaisissable, divine, chacun peut utiliser un intermédiaire qui lui est proche. Cet intermédiaire peut être un objet. Ainsi sont produits des objets sacrés dans lesquels s’incarnent l’esprit et la force d’un dieu.
Les objets utilisés pour le culte vodou ont un aspect brut pour les non initiés. Un noyau de sculpture en bois est recouvert d’une multitude d’éléments tels que des cordes, de l’argile, des plumes, des ossements, des cadenas, des perles, etc. Tous ces éléments servent à conférer un pouvoir à l’objet. Chacun d’entre eux a une valeur symbolique précise liée aux forces invisibles. Le propriétaire de l’objet réalise par la suite des libations selon les recommandations d’un devin ou selon les coutumes familiales. Ainsi, les objets sont couverts d’une croûte épaisse formée par le sang versé, les offrandes de vin de palme, de bière de mil ou d’huile.
Claude Rouyer et Agnès Pataux
Claude Rouyer, collectionneur
Claude Rouyer collectionne depuis une vingtaine d’année l’art africain. Il a développé une passion pour les objets vodou Fon du Bénin où il séjourne régulièrement et où il participe à des cérémonies vodou. Il décrit une de ses rencontres avec les objets vodou dans un sanctuaire : « Première rencontre, premier regard, premières surprises... Première approche aussi entre émotion et fascination. D’étranges personnages, inquiétants, déconcertants, enchevêtrés dans cet espace exigu, sombre, en attente de fonctionnement....
Premier geste. Nourrir les ancêtres ! Réactiver ainsi l’efficacité de ces objets par une offrande d’alcool, de vin de palme ou d’huile. Ces objets vodou, imprégnés du sang des sacrifices, habillés de cette troublante matière croûteuse, disparaissent souvent sous l’accumulation de matériaux divers, ingrédients magiques, miroirs, cadenas, coquillages ... représentation de leur propre puissance. Ces êtres mystérieux interprètent l’esprit des ancêtres ou la force des dieux. Investis du visible et au-delà du visible, ils en deviennent sacrés. Alors commence le voyage au pays des visages apaisés, à travers la voix, parfois indéchiffrable, des ancêtres ou des dieux, pour marcher vers notre propre rencontre ! »
Agnès Pataux, auteur-photographe
C’est en 1983, après avoir rencontré Seymour Jacobs, qu’elle devient photographe indépendante. Convaincue qu’il lui faut travailler avec un moyen format, elle n’a cessé d’utiliser depuis un modeste Yashica mat 6x6.
Paysagiste autant que portraitiste, elle voyage en moto et photographie ; les effigies sculptées dans les cimetières à Paris, à Nice et en Italie, les sites industriels en Belgique, le Tras os Montes au Portugal, l’Atlas au Maroc, la confrérie des chasseurs mandingue au Mali. En France, la Côte Normande, les Cévennes, la Corse... et les célibataires en milieu rural. Après de nombreux séjours en Irlande puis chez les Dogon, elle publie deux livres aux Editions 5 Continents, « Irlande, au rivage de l’Europe » et « Dogons, gens de la falaise ». En 2008, le Musée du quai Branly fait l’acquisition d’un ensemble de ses photographies des « tradipraticiens et objets de culte » au Mali, Burkina Faso et Bénin. La maison d’édition Gourcuff Gradenigo publie en 2010 « Cœur blanc, ventre blanc - fétiches et féticheurs » dans lequel elle présente ses photographies réalisées au Bénin, au Burkina Faso et au Mali.