© Claude Le Gall
« Né en Bretagne au bord de la mer sur la côte nord du Léon où le ramassage du goémon se pratiquait encore au début des années soixante-dix, je me suis très tôt intéressé à mon environnement immédiat et photographié un mode de vie qui changea très vite, emporté par une vague de progrès technologique qui, d’une certaine manière, contribua à une uniformisation généralisée.
Dans les années quatre-vingt, mes pas me portèrent en Irlande où je menai un travail en profondeur sur le pays et les gens tant en noir et blanc qu’en couleur.
Après des années de travail en noir et blanc, la couleur s’imposa progressivement, sans doute par le fait qu’il était désormais possible de scanner soi-même ses Kodachromes ou ses Ektas et de contrôler la chaîne couleur sans avoir à passer par un laboratoire.
On pourrait croire qu’une certaine nostalgie de celtitude m’amena à travailler en Irlande et en Galice. Il n’en est rien et je pense que mon intérêt pour ces pays est dû au fait qu’ils se situent sur l’arc atlantique et constituent des destinations évidentes pour un breton.
L’Irlande que j’ai photographiée a beaucoup changé. La Galice également. Malgré tout, je pense qu’il est important que la photographie conserve une trace de moments qui ont suscité des émotions et qu’elle ne soit pas purement cérébrale.
Au cours de mon « editing » je me suis rendu compte que finalement ma manière de photographier était identique dans chacune de ces trois régions et que les situations présentaient beaucoup de similitudes. Ces terres d’ouest furent pour moi autant de havres de paix dans un monde où tout s’accélérait. »
© Claude Le Gall
© Claude Le Gall