© Katharine Cooper Katharine Cooper; courtesy Flatland gallery
Galerie Joseph Antonin 40 rue Emile Barrère 13200 Arles France
Dans l’art, l’énergie de la beauté relève de l’offrande, de la grâce, au même titre que l’émotion qui s’y rattache ou en découle. Le dispositif artistique est un présent qui transforme, développe, ouvre à son tour les conditions du réel.
L’exposition The Gift rassemble quatre univers photographiques, plastiques, qui traitent du don, de la délivrance de l’intime, du désir et de l’éclat fragile du réel. Performance de Veronika Marquez le 8,9,10 juillet à 18h : une barre de "dance-pole" sera installée dans la galerie.
Veronika Marquez, the last supper – intime et identité.
Originaire d’Uruguay, la vidéaste et photographe Veronika Marquez aborde la notion de don et d’intimité en interrogeant son passé de prostituée. Elle s’engage au travers de la vidéo et de la photographie dans une quête de l’identité, en revisitant les « personnages » qu’elle a été amenée à vivre et être. Un dialogue s’ensuit entre toutes les « Veronika » qui laisse la part libre au jeu et à la réparation. Travaillant sur le rituel, le caractère iconique de l’art, Veronika redevient toutes les femmes, de la créature la plus humble à la plus sophistiquée, mélangeant sainte, vierge et prostituée. De la force et la beauté de ce dialogue physique, incarné dans la performance puis dans l’image, naît une scène troublante qui réunit le profane et le sacré, l’onirique à la réalité.
© Veronika Marquez
Katharine Cooper, nus et modèles.
Ancienne étudiante de l’école de photographie d’Arles, Katharine Cooper crée un univers majestueux et sensuel où l’érotisme est la clef vibrante d’un théâtre des apparences et des corps happés par une dimension intemporelle. Des femmes à la beauté envoûtante offrent la magie incandescente de leur corps. La photographe se livre à un rituel de dévoilement qui lie le don au vertige, à la mise en abyme des regardeurs.
Guillaume Flageul, le présent d’enfance.
Dans le collage, Guillaume Flageul s’adonne à une activité où la rêverie et la mélancolie deviennent sources de méditation. Objet d’une tension créative intense, le collage est du domaine du présent d’enfance, de la possibilité de rendre l’enfance présente, d’abandonner le sérieux du monde adulte pour tenter une immersion dans une contrée de l’inconscient où perdure l’émotion, intacte et souveraine.
© Guillaume Flageul
Daniel Nouraud, le don de la lumière et du mystère.
Extrait de la série de photographies sur New-York réalisée entre 2006 et 2010. Cette série qui sera l’objet d’un livre prochainement, sous la direction d’Alain Bergala, rend compte de la cette relation essentielle que le photographe entretient avec la lumière naturelle, source de révélation du « motif », capturant la puissance du signe, la densité du phénomène sensible et humain jusque dans l’insignifiance du non-évènement, mettant en avant la valeur du non-spectaculaire. Le don, l’intime, est alors ce que le « réel » offre au regard, ce que le réel accepte de délivrer au-delà du passage à vide des codes de la société, témoignant de l’évidence des choses les plus simples, de l’éclat des moments de grâce les plus souterrains, les plus fragiles.
© Daniel Nouraud