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Au cours d'une conférence de presse, Oussama Rifaï, directeur exécutif d'AFAC (Les Fonds arabes pour l'art et la culture), a annoncé le lancement d'un programme visant à promouvoir la photographie documentaire dans le monde arabe. La collaboration tripartite de l'AFAC avec la fondation Magnum (à New York) et Prince Claus Fund (PCF) pour le programmehttp://www.arabculturefund.org/grants/special.php?id=6" sera l'occasion d'inciter les artistes à la production et à la documentation visuelle au sein du monde arabe. « L'image est très importante, a déclaré Rifaï lors de la conférence de presse. Nous vivons dans un monde saturé d'informations et d'images expéditives. Ce programme vise à mettre en relief un genre artistique qui fait une pause et invite à la contemplation, à la réflexion et à la compréhension. »
Quatre-vingt-quatre artistes de 16 pays (dont l’Algérie, le Bahreïn, la Mauritanie ou encore la Palestine) ont déjà répondu à l'appel. Le jury, composé de trois personnalités – Zeina Arida (cofondatrice de la Fondation arabe pour l'image), Susan Meiselas (photographe et présidente de la fondation Magnum) et Kaelen Wilson-Goldie (critique d'art et auteure) – a sélectionné dix finalistes. Ces lauréats recevront les fonds nécessaires à la production de leur projet, participeront à deux ateliers de travail à Beyrouth et au Caire et bénéficieront d'un programme de mentorat sur six mois.
« La photographie documentaire est un genre sous-développé dans le monde arabe où la photo journalistique prend le dessus. Ce programme veut soutenir la documentation visuelle, loin des stéréotypes et des conventions en vigueur, des thèmes sociaux cruciaux de notre région. » Parmi les sujets abordés : la guerre et les crimes, les sévices sexuels, l'héritage architectural, la jeunesse perdue… Autant de thématiques variées tant géographiquement que dans leur style. Le programme d'apprentissage commencera dès le mois d'août pour les lauréats. Omar Imam, originaire de Damas et sélectionné pour son projet « Live Love Refugee» témoigne : « C’est une chance, je n’ai jamais suivi aucune formation artistique », commente Omar Imam. « C’est un atout d’un côté, comme cela je ne suis pas formaté, je n’obéis à aucune règle mais d’un autre côté j’aimerais bien avoir tous les outils à ma disposition pour pouvoir m’exprimer en toute liberté ».