Alle?e des tombeaux Ming, Pe?kin 1978 © Grégoire de Gaulle
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En août 1978, à la fin de son service militaire, Grégoire de Gaulle fit son premier voyage en Chine. Retour aux sources puisque, bien avant sa naissance, ses parents y vivaient - à Hong Kong - avec sa sœur et ses deux frères. Ce premier reportage photo resta confidentiel jusqu’en 2004, année durant laquelle il décida d’en exposer une partie et d’en tirer un petit livre intitulé Regards de Chine.
Trente-cinq ans plus tard, il accompagne son père pour un séjour de près d’un mois entre Shanghai, Hong Kong et Beijing principalement. Le rythme plus tranquille du voyage lui permit d’observer avec patience ce qui l’entourait.
Cette exposition, Le voyage suspendu, Chine 1978 – 2013, présente des photos tirées de ces deux voyages.
Chine 1978, © Grégoire de Gaulle
Temple de Confucius, Nankin 2013, © Grégoire de Gaulle
« Mon premier voyage en Chine remonte à 1978. Je n’avais alors pas encore 22 ans et je découvrais un pays qui, comme moi, entamait son éclosion. Depuis j’ai fait de nombreux voyages à travers le monde mais je n’y étais pas retourné et c’est donc au travers de reportages et autres événements médiatisés comme les jeux olympiques ou l’exposition universelle que j’avais suivi la transformation de ce grand pays.
Mon second voyage date du printemps 2013, soit près de 35 ans après le premier. De ce nouveau périple j’ai rapporté des images, essentiellement en noir et blanc, toujours en argentique, qui témoignent de l’époque présente et des changements de la société. Elles montrent un pays qui a renoué avec son passé et ses traditions mais qui a aussi pris goût aux produits de luxe et à une culture autrefois bannie.
Au vu de ce reportage, il m’a paru évident qu’il y avait un lien entre mes images d’hier et celles d’aujourd’hui car, si bien des habitudes des Chinois sont restées les mêmes, quelque chose dans le décor a définitivement changé : la société d’aujourd’hui autorise les voyages et les temples ont retrouvé leur activité. Les centres commerciaux tapageurs poussent à la place des anciens quartiers commerçants, les scooters ont remplacé les bicyclettes et les smartphones ont pris la place des carnets de croquis » . Grégoire de Gaulle
Le procédé noir et blanc, en donnant aux photos un caractère intemporel, renforce la comparaison et nous fait voyager à travers le temps dans le quotidien des Chinois.
« En s’inscrivant dans une tradition de la photographie pure, celle des opérateurs promeneurs, Grégoire de Gaulle retrouve paradoxalement un autre héritage, celui de peintres actifs dès la fin de la révolution culturelle se consacrant à des scènes simplement observées dans la nature et le quotidien qui se regroupèrent en 1979 sous l’intitulé No Name Painting Society.(...) Dans son projet singulier Grégoire de Gaulle instaure avec ce double ensemble une No Name Photographing Society qui nous invite à un voyage au plus près du quotidien du peuple chinois d’aujourd’hui, loin de tout nouvel exotisme ; ce séjour suspendu à la force reconquise de l’image exalte une poésie aussi évanescente mais aussi essentielle que celles idéogrammées au pinceau sur les pavés ». Christian Gattinoni
Mémorial du massacre, Nankin 2013, © Grégoire de Gaulle