
© Philippe Muraro
Fabulerie photographique avec des toisons à foison, sans corbeau ni renard.
Ça revient tous les ans, un rituel, la troupe des bêlantes et bêlants se fait ratiboiser la couenne, comme chez le merlan ou lou cofaïre. Le merlan ou lou cofaïre, étant pour les brebis, le tondeur ou lou tondaïre. Les brebis ne vont pas chez le tondeur et pas plus au tondeur, non, c'est le tondeur qui va à elles. C'est pas qu'elles raffolent d'être tondues, elles n'ont dénoncé personne, mais les gentilles brebis ne savent pas que l'homme s'est empressé de s'occuper de son cas, il y a déjà des millénaires, pour sa laine et ses merguez.
La coupe dure environ une minute et des poussières, beaucoup plus rapide qu'une pose de bigoudis sur tata Yvette quand elle va au thé dansant au casino de St-Céré.
Le photographe a suivi pendant quelques coupes, les corps à corps, la danse ritualisée en nombres de passes comptées, où la brebis finit à poil quand le tondeur l'ayant déjà oubliée, s'occupe d'une nouvelle toison. Et ça on peut dire que le tondeur il en voit des toisons. Le Lot serait-il le pays des toisons d'or? Holà, du calme, par le chapeau de Fernand Raynaud ça eut payé la laine, mais ça paye plus, des nèfles, du blé qui farine à peine le merlan ou lou cofaïre.
© Philippe Muraro
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