Stade du Maji Maji Football Club, Songea, Tanzanie © Kapwani Kiwanga
Cet été, le Jeu de Paume fête ses 10 ans dédiés à l’image et invite le public à découvrir :
Oscar Muñoz, l’artiste le plus emblématique de Colombie, avec une œuvre développée, depuis près de quarante ans, autour de la capacité des images à retenir la mémoire, et Kati Horna (1912-2000), qui fut photographe avant-gardiste, libre et engagée, née en Hongrie, exilée au Mexique, et véritable chroniqueuse de la scène artistique de sa patrie d’adoption.
Dans le cadre de la 7e édition de la programmation satellite, Kapwani Kiwanga (née en 1978) présente également une nouvelle œuvre, spécialement créée à cette occasion.
Comme toujours depuis dix ans, le Jeu de Paume donne toute sa place au travail d’artistes tant reconnus qu’émergents, tout en confrontant des pratiques artistiques aussi bien historiques que contemporaines.
El juego de las probabilidades [Le Jeu des probabilités] 2007, © Oscar Muñoz
Oscar Muñoz, né en 1951 à Popayán (Colombie), développe, depuis plus de quatre décennies, une œuvre autour de l’image en relation avec la mémoire, la perte et la précarité de la vie. Grâce à des interventions sur des médiums aussi différents que la photographie, la gravure, le dessin, l’installation, la vidéo et la sculpture, son œuvre défie toute catégorisation systématique.
L’exposition Protographies (un néologisme qui évoque l’opposé de la photographie, le moment antérieur ou postérieur à l’instant où l’image est fixée pour toujours) présente l’essentiel de ses séries, regroupées autour des thématiques majeures de l’artiste, qui mettent en rapport de façon poétique et métaphorique son vécu personnel et les différents états de matérialité de l’image.
Sans titre, 1937, Kati Horna © 2005 Ana María Norah Horna y Fernández
Le Jeu de Paume présente la première exposition rétrospective de la photographe Kati Horna (Szilasbalhási, Hongrie, 1912-Mexico, 2000), retraçant plus de six décennies de production en Hongrie, en France, en Espagne et au Mexique. Photographe mexicaine d’adoption, Kati Horna fait partie de la génération de photographes hongrois (d’André Kertész à Robert Capa en passant par Eva Besnyö, László Moholy-Nagy, Nicolás Muller, Brassaï, Rogi André, Ergy Landau, Martin Munkácsi et bien d’autres) contraints de quitter leur pays en raison des conflits et de l’instabilité sociale des années 1930.
Cosmopolite et avant-gardiste, Kati Horna est surtout connue pour son album sur la guerre civile espagnole, réalisé à la demande du gouvernement républicain espagnol entre 1937 et 1939. Son travail se caractérise à la fois par sa proximité avec les principes de la photographie surréaliste, ainsi que par sa manière très personnelle d’aborder le photoreportage.
Document de recherche, projet Maji Maji, 2014, © Kapwani Kiwanga
Maji Maji, la troisième exposition présentée par la commissaire indépendante Nataša Petrešin-Bachelez, est dédiée à Kapwani Kiwanga, qui présente un projet dont le point de départ est l’une des premières guerres de décolonisation en Tanzanie, au début du XXe siècle.
Une installation vidéo et une archive personnelle articulent la réflexion de l'artiste autour de l’absence de l’objet et la présence de la parole. Elle met en lumière leur capacité à évoquer une histoire animée par la magie, à savoir cette lutte pour l’émancipation, connue sous le nom de guerre "Maji Maji ". En recourant au style conversationnel, Kapwani Kiwanga amène le spectateur à ressentir le contexte matériel et culturel de l’œuvre.