Budapest | 1912-1929
1912 Naissance le 19 mai de Katalin Deutsch Blau à Szilasbalhási, localité proche de Budapest en Hongrie. Kati Horna est l’une des trois filles de Sándor Deutsch et Margit Blau, une famille de banquiers d’origine juive.
1914-1929 Première Guerre mondiale et chute de l’Empire austro-hongrois en 1918. La Hongrie devient une république avec Mihály Károlyi à la tête du gouvernement. Entre 1920 et 1945, le pays est sous le joug d’une force militaire répressive qui s’en prend en priorité aux socialistes, aux communistes et aux juifs. La société se polarise. Aux côtés de ses amis d’enfance Endre Ernö Friedmann (RobertCapa) et Emerico « Chiki » Weisz, elle se rapproche du penseur constructiviste et activiste Lajos Kassák, pour qui la photographie est un instrument de transformation sociale.
Berlin | 1930-1933
1930 Elle arrive à Berlin et intègre le collectif Bertolt Brecht, dont elle fait la connaissance. Elle entre en relation avec des photographes hongrois de premier plan comme László Moholy-Nagy – qui enseigne au Bauhaus – et Simon Guttman. Le Parti national-socialiste prend le pouvoir en mars 1933. C’est le début d’une campagne contre les écrivains juifs et marxistes, qui atteint son paroxysme avec l’autodafé de 1933. On assiste aux premières persécutions nazies et Kati Horna doit fuir l’Allemagne.
Budapest | juin-septembre 1933
1933 De retour à Budapest, Kati Horna apprend la photographie en suivant des cours particuliers et intensifs auprès de József Pécsi, portraitiste virtuose et l’un des inventeurs de la photographie publicitaire.
Paris | 1933-1937
1933 Elle arrive à Paris et collabore avec l’agence photo Lutetia-Press, pour laquelle elle réalise ses premiers photoreportages : Le Marché aux puces (1933) et Les Cafés de Paris (1934).
En collaboration avec le peintre allemand Wolfgang Burger (disciple de Max Ernst), elle réalise une série d’histoires parodiques sur le climat politique de l’époque avec des personnages incarnés par des œufs et des légumes.
Espagne | 1937-1939
Kati Horna part pour l’Espagne au même moment que Capa et Weisz. Le Comité de propagande extérieure de la Confédération nationale du travail (CNT) lui passe une commande pour documenter la guerre civile. Elle collabore avec des revues comme Umbral – où elle rencontrera son futur mari, l’anarchiste andalou José Horna –, Tierra y Libertad, Libre-Studio, Tiempos Nuevos et Mujeres Libres.
1938 Elle épouse José Horna.
Paris | 1938-1939
Kati Horna reprend son travail à l’agence photo Lutetia-Press, où José travaille également. Ils réalisent ensemble les affiches L’Enfance et Affiche de France. Kati Horna commence à photographier des masques et des poupées. La situation se détériore et le couple Horna se voit contraint de fuir l’Europe.
Mexique | 1939-2000
1939 Le 17 octobre, Kati et José Horna embarquent à bord du paquebot De Grasse au port du Havre. Ils arrivent à New York où ils prennent un autre bateau qui les amène à Veracruz. Ils poursuivent leur voyage jusqu’à Mexico. Le 8 décembre, Kati Horna publie dans la revue Todo le conte visuel Así se va otro año [Ainsi s’en va une autre année], rebaptisé par la suite Lo que va al cesto [Ce qui va à la corbeille], métaphore des ravages de la guerre et des illusions perdues, sur lequel elle avait commencé à travailler à Paris. Un texte d’Alonso Sánchez de Huelva accompagne ses photographies.
1940 Robert Capa séjourne six mois au Mexique pour couvrir les élections présidentielles qui donnent la victoire à Manuel Ávila Camacho, pour le compte de Life Magazine et March of Time. Kati Horna collabore avec la revue Mapa, dans laquelle elle publie La evacuación de los sin culpa [L’évacuation des sans-faute] (mai 1940) et Tránsito [Trafic] (août 1941). Le 21 août, Léon Trotski est assassiné à Mexico, Capa réussit à prendre une photo. Ce sera la dernière rencontre entre Kati Horna et Robert Capa.
1942 Le 22 décembre, elle publie dans la revue Estampa le photomontage Noche Buena en Europa [Réveillon en Europe] avec un texte de Luis de Llano. Remedios Varo, Benjamin Péret, Emerico « Chiki » Weisz puis, plus tard, Leonora Carrington accompagnée de son premier mari, Renato Leduc, s’installent au Mexique. Ce groupe deviendra le cercle des amis les plus proches du couple Horna, sa famille de l’exil.
1944-1946 Elle collabore avec la revue Nosotros, dans laquelle elle publie ses principaux photoreportages à caractère social comme Lucha contra las tinieblas [Combat contre les ténèbres] (10 juin 1944), Loquibambia (sur l’asile d’aliénés de La Castañeda, 22 juillet 1944), Asilo para ancianos [Asile pour vieillards] (5 août 1944) et Títeres en la penitenciaría [Marionnettes au pénitencier] (10 mars 1945), ainsi qu’un reportage sur Alfonso Reyes dans sa bibliothèque (1945).