© Pierre Gaudu
Artothèque de Grenoble 202 Grand'Place 38100 Grenoble France
Pierre Gaudu, marcheur et arpenteur de sentiers, nous invite à avancer dans ses pas sur ses territoires privilégiés, entre photographies et dessins.
Boue, humus et feuilles, pierres et terres, empreintes, flaques, miroitements… projettent notre regard vers le sol au plus près de la matière, des couleurs et de la lumière. Dans une correspondance poétique et plastique avec les photographies, les dessins à la plume et encre de Chine, descente dans les méandres de l’imaginaire, métamorphosent le réel et inscrivent en noir et blanc une vision toute à la fois vibrante et tourmentée.
Pierre Gaudu vit et travaille à Grenoble. Il se revendique peintre et photographe, loin des étiquettes, avec une nécessité vitale pour les deux pratiques. Au fil du temps, son travail de photographe a pris de l’ampleur, sans qu’il cesse pour autant de peindre et dessiner. Depuis les années 70, il expose régulièrement dans des musées, galeries et centres d’art. Présentées pour la première fois à l’artothèque de Grenoble en 1979, ses œuvres sont dans des collections privées et publiques.
© Pierre Gaudu
«La peinture, le dessin c'est ma vie, la photographie ma passion... Je sais bien qu'il est habituel de coller des étiquettes, mais quand même... ces quelques mots pour rassurer ceux qui me demandent sans cesse si je ne fais plus que de la photo... Est-il si difficile d'admettre qu'on puisse être tout à la fois peintre et photographe ? La peinture, le dessin c'est toute ma vie, la photographie ma passion... une passion certes qui prend de plus en plus de place, mais je n'imagine pas un instant lui céder tout le terrain. La photographie à ce pouvoir magique de maintenir active et vivante ma part d'enfance... elle impose un déplacement, une sortie de l'atelier, le regard tourné, vers d'autres espaces, l'espace de l'autre, une respiration à ciel ouvert. Je photographie pour fusionner avec la nature divine, je marche pour me retrouver, sans soucis de dénivelés. Le boitier est comme mon enfance qui me tire par la manche pour me dire : "regarde" Je photographie pour répondre à une urgence toujours plus grande: celle d'honnorer mes rendez-vous avec mes lieux de lumières devenus sacrés... Le dessin lui est plutôt une descente dans les méandres plus ombrageux de l'imaginaire, de tout ce qui échappe au conscient (pour moi en tout cas) une sorte de carottage dans l'inconscient.»