© Lucien Clergue, Jacques-Henri Lartigue, Aaron Siskind, Manuel Alvarez Bravo, André Kertész au musée Réattu lors de l’édition des Rencontres de 1979 , épreuve argentique, Arles, musée Réattu,
Le musée Réattu est l’un des lieux fondateurs d’une discipline artistique aujourd’hui emblématique et synonyme d’Arles : la photographie. C’est à l’initiative de Lucien Clergue que cette institution, classiquement dédiée aux beaux-arts, doit la naissance du premier département de photographies dans un musée français. C’était en 1965, depuis la collection n’a cessée de grandir au rythme et à la faveur d’un engagement sans faille au service d’un médium contemporain dont Lucien Clergue reste l’un des plus brillants ambassadeurs. Le noyau historique se compose de donations spontanément accordées par les grands photographes du moment, séduits par le projet de Lucien Clergue. Aujourd’hui constitué de plus de 5000 numéros, ce fonds est inestimable tant par sa qualité que par sa pertinence historique. A l’origine d’une collection publique, mais aussi des Rencontres, comme de la création de l’École Nationale Supérieure de la Photographie, Lucien Clergue ira jusqu’à imposer la photographie au monde universitaire soutenant une thèse d’esthétique, tandis qu’en apothéose, il préside en 2013 l’Académie des beaux-arts de l’Institut de France.
Les 360 photographies, héliogravures et documents qu’il a choisi d’offrir au musée Réattu, au gré des temps forts de sa carrière, témoignent de ce parcours et font le sujet d’une exposition qui célèbre tout à la fois l’homme, l’œuvre et l’histoire d’une discipline artistique. Un hommage que la Ville et le musée célèbrent à l’occasion des 80 ans du photographe, sous le titre «Les Clergue d’Arles».
© Lucien Clergue, Nu de la plage, Camargue, 1970, portfolio Genèse, 1973, héliogravure, Arles, musée Réattu, don du photographe en 1975.
« Il [Lucien Clergue] vous communiquera de ma part, et vous laissera examiner à loisir, un étonnant album d’images de la mer : sur la substance même, fulgurante, de la mer, et ses affinités charnelles et spirituelles, telle que j’ai pu moi-même les exhaler dans mon œuvre (AMERS). En dépit de mes réserves de principe contre la photographie, j’ai été si enthousiasmé par cette extraordinaire, vraiment extraordinaire réalisation, que j’ai de tout cœur autorisé, et même encouragé, l’artiste à une publication de l’œuvre avec son choix épigraphique de citations d’AMERS . »
Lettre de Saint-John Perse à Gaston Gallimard, 12 octobre 1967.
© Lucien Clergue,Sans titre, portfolio Genèse, 1973, héliogravure, Arles, musée Réattu, don du photographe en 1975.