© Thibault Stipal
Galerie Maria Clara Art Point 8, rue De Pascale 1040 Etterbeek France
Androgyne
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L’androgyne par définition est un être humain dont l’apparence ne permet pas de savoir à quel sexe il appartient. Le terme est aussi revendiqué par certaines personnes qui ont une identité ni tout à fait féminine ni tout à fait masculine, quelle que soit leur apparence physique. Il fascine philosophes, écrivains et sociologues depuis l’Antiquité. Les gens ont tendance à assimiler à l’androgynie des
tendances homosexuelles et transsexuelles alors que sa définition ne comporte pourtant aucun de ces critères.
L’androgyne est fascinant parce qu’il dérange, il attire certains mais repousse d’autres. J’ai abordé mes modèles dans la rue, dans les lieux publics, rencontres de hasard. Ils troublaient le regard. Rien d’extraordinaire. Des gens presque normaux. Une infime singularité, léger bousculement des codes sociaux en vigueur.
© Thibault Stipal
Leurs visages et leurs corps ouvraient la possibilité d’une confusion des genres. Attirance ou répulsion personne n’y est insensible. Dans la littérature, l’androgyne est représenté d’un côté comme un être maléfique, de l’autre comme être de perfection, deux visions extrêmes des plus excitantes. Dans les romans et nouvelles appartenant au mouvement décadent du XIXe siècle, la figure de l’androgyne est récurrente, mais sous la forme d’un personnage morbide, voire satanique, qui ne connaît d’existence que sensuelle. Sous la plume du romanesque Honoré de Balzac, il est homme parfait, réunissant les pouvoirs, les puissances magiques et
religieuses liées à chacun des deux sexes. À mes yeux, l’étrangeté de l’androgyne le rend beau.
J’aime à penser que l’androgyne est un être fort. Fort car il se heurte depuis toujours aux regards et aux dires des autres comme une personne à l’apparence ambiguë. Les personnes photographiées sont en accord avec leur apparence, elles ont le pouvoir de plaire à qui elles veulent et de déstabiliser les autres. Leur simple existence provoque. Assumée, cette ambiguïté devient une merveilleuse force de la nature. L’androgyne est aussi pour moi fort de sa double sensibilité, l’homme assume sans complexe sa féminité et la femme sa masculinité. J’imagine qu’arrivera le jour où l’on ne fera plus la différence entre les hommes et les femmes, où il y aura seulement d’ineffables attirances. Lui serait-il avant-gardiste de cette modernité du genre ? Les hommes et les femmes que j’ai photographiés ont aimé le fantasme que j’ai projeté sur eux. J’ai aimé la réalité qu’ils m’offraient.
Thibault Stipal
BIOGRAPHIE
né le 25 septembre 1981 à royan (17), Thibault Stipal vit et travaille à Paris (75). depuis 2008 il collabore avec la presse : Le Monde, Télérama, grazia, elle, Marie Claire, Studio Ciné Live... aussi avec la pub et les maisons de disques.
Thibault Stipal aime entrer dans des familles réelles ou inventées, clans d’un jour qu’il décide de former. cécile cazenave
Une soif de liberté, une fureur de vivre, une envie d’explorer des territoires, de faire des découvertes et des rencontres. On sent qu’il utilise la photo pour pénétrer des univers qui l’attirent, le fascinent et lui ressemblent. Agnès Grégoire, rédactrice en chef du magazine pHoTo
2013
exposition Androgyne et Rock au Salon de la photo, Paris 2012
exposition Rock au Café A, ancien couvent des récollets, Paris 2011
exposition Androgyne au palais des congrès de royan exposition Rock en partenariat avec le conseil général et les eurockéennes de Belfort Projection Rock au Bus Palladium et à l’espace Pierre Cardin, Paris
2010
exposition Androgyne au festival Images Singulières de Sète exposition Androgyne au MK2 Bibliothèque dans le cadre du prix Parole Photographique, Paris
2009
Projection The Party au Théâtre Mouffetard, Paris exposition Androgyne à L’espace dupon, Paris
© Thibault Stipal