© Chema Madoz
Jardin Raymond VI 76 allées Charles de Fritte 31300 Toulouse France
Au centre de cette 12e édition thématique, le « JEU » vu par 4 photographes.
Photographies sur DIBOND, grands formats, accrochées sur les remparts de la ville.
Le JEU est ici représenté parfois comme une coupure avec le communément établi, et on voit que pour les 4 photographes invités par l’association Biz’art pop : Arno Rafael Minkkinen, Chema Madoz, Michel Birot et Vladimir Vasilev, ce thème est initiateur d’expérimentations, de transformations, d’assemblages et d’images en mouvements.
Pour les boxeurs de Vladimir Vasilev, le jeu n’est pas une occupation de petite importance, et si on exerce la boxe pour contenir sa démesure, on cherche le geste juste pour ne pas être pris au dépourvu, on fait des pas de côté et d’incessants va-et-vient, tout est affaire de rythmes, d’estimation et d’assauts.
© Vladimir Vasilev
Pour Michel Birot, qu’on surnommait L’œil du Rugby, malheureusement décédé en 2012, ce n’était pas juste un sport qu’il a suivi au plus près des joueurs pendant vingt ans. Du bord du terrain, il a immortalisé les chocs, les emmêlements dans la boue, la force physique et sensuelle des corps en sueur. Michel Birot connaissait sa place même dans les vestiaires, où il photographiait le repos des guerriers, et s’il a capturé ce qu’est l’essence de ce jeu bien au-delà du terrain, il a donné au rugby ses lettres de noblesse photographique.
© Michel Birot
Chaque image de Chema Madoz est un poème visuel, un moment de grâce transformé en photographie par un photographe illusionniste pour qui le jeu, c’est joyeux. A partir d’objets courants qu’il désorganise, remanie, accouple ou oppose jusqu’à obtenir, en une rigueur absolue, de fantastiques trouvailles, il nous raconte des histoires sorties de son bel imaginaire où le surréalisme et souvent l’absurde ne sont jamais loin.
« Quand je photographie un paysage, je suis ce paysage », telle pourrait être, peut-être, la finalité d’Arno Minkkinen tant il y a osmose, ludique et parfaite, entre les décors naturels et son corps qu’il engage comme une déclaration de présence ou un acte de coexistence. Arno Rafael Minkkinen conjugue humour et poésie, pour lui la nature est un fait, et l’estampiller de son empreinte n’a rien de subsidiaire ni de fortuit. Et si le jeu est un point de départ factuel, il est surtout, chez lui, une manière d’être.
© Arno Rafael Minkkinen
Une exposition qui existe bel et bien dans le vis-à-vis avec le public et qui prouve, pour la douzième année consécutive, que la photographie n’est pas qu’un plus dans notre vie.
Catalogue de l’exposition disponible en septembre 2014 à la librairie Ombres Blanches à Toulouse. Couverture peinte par Jean Pierre Schneider.