© Bill Rauhauser
Ingénieur de formation, Bille Rauhauser enseigna la photographie pendant 30 ans au College for Creative Studies.
Il considère la photographie comme une passion, jusqu'au jour où il découvre le travail d'Henri Cartier Bresson au MoMA de New-York. Tombant littéralement « amoureux » de ces œuvres, il commence à considérer la photo comme un art à part entière.
Prendre une bonne photo, dit-il, cela demande une combinaison de plusieurs éléments : « être à la bonne place, photographier au bon moment, avoir une grande conscience culturelle et un peu de chance ».
Inspiré par Détroit, il arpente ses rues pendant son temps libre, à la rencontre de la mixité sociale, des jeunes filles dans les bars, des discussions au coin d'une rue. Aujourd'hui, à 95 ans, il ne ressent plus le désir de photographier cette ville en faillite. A l'inverse d'autres artistes, comme Kevin Bauman avec ses « Maisons abandonnées » ( « Abandonned House » (voirhttp://actuphoto.com/26223—abandoned-houses-detroit-vu-par-kevin-bauman.html">), la désolation ne l'inspire pas.
Il préférait la frénésie de Détroit et ses photographies nous montre une ville métissée, vivante, loin de la pauvreté et de la désertification actuelle, avec sa dette impossible (18,5 milliards de dollars) à laquelle se combine une grave crise du secteur automobile.
Le photographe a entrepris un travail titanesque : numériser l'ensemble de ses négatifs, afin de dénicher quelques pépites ignorées. En janvier 2014, il est lauréat du Kresge Eminent Artist du College for Creative Studies de Détroit, avec 50 000 $ à la clé.
A. B.