© Michael Cristopher brown
Entre ce qu'il convient d’appeler photojournalisme ou photographie documentaire, Michael Cristopher Brown se situe dans l'entre deux. Tout en subtilité et dans la nuance, il photographie les zones de conflits sans mise en scène, mais tout de même habité par un souci esthétique.
Natif de l'état de Washington dans la Skagit Valley, l'artiste voit sa carrière démarrer après un stage au National Geographic. Il emménage à New-York en 2006, et démarre ensuite plusieurs collaborations avec divers magazines d'actualités.
Membre de l'agence Magnum, le jeune homme est l'auteur de nombreux reportages à travers le monde : Congo, Russie, Chine, Libye (dont les photos de Benghazi sont l'occasion d'un livre, Libyan Sugar aux éditions Twins Palms qui paraîtra en 2014)...Autant de lieux que de visages et de témoignages, autant de sujets que de supports.
Outre sa maîtrise certaine de l'image en mouvement, attestée par son documentaire Witness : Libya (HBO 2012), Michael Cristopher Brown est un adepte de l'écriture, moyen qui selon lui permet de creuser et d'améliorer la dimension sémantique de l'image. Peu de barrières donc, de préjugés ou de frontières d'opinions pour l'artiste.
Entre le réflex numérique et l'appareil de son Iphone, le photographe utilise chaque médium en fonction de la situation, de la nécessité d'être discret ou non, selon le contexte qu'il faut mettre en image.
En réconciliant ainsi les photographes professionnels et les amateurs, Michael Cristopher Brown fait dialoguer deux domaines qui se connaissent peu et s'ignorent souvent. Il participe à la simple acceptation d'une complémentarité entre les deux domaines, qui permettra à chacun de ceux-ci une meilleure progression, dans le dessein commun de fixer la numérisation en dehors d'une simple industrialisation.
Depuis 2012 et un article au Time qui traitait de la guerre du Coltan au Congo, les allers-retours du photographe au pays l'ont finalement décidé à s'installer à Goma, où il réside toujours actuellement.
Michael Cristopher Brown continue de documenter l'actualité de son pays, et de nombreuses autres zones de conflits. Il couvre également les Jeux Olympiques, et renseigne des sujets plus paisibles dont les problématiques gouvernementales ou religieuses sont loin, et à travers lesquelles le rapport à la nature est plus intense, plus vrai.
C'est ainsi que, toujours pour National Geographic, le photographe suivra Andrew Skurska à travers son voyage solitaire dans la nature en Alaska.
© Michael Cristopher brown
Charlotte Courtois