Diplômé de l'Academy of Performing Arts de Bratislava, Martin Kollar est coutumier des projets à long terme. Son travail a été exposé notamment à la Maison Européenne de la Photographie à Paris ou au MOCA de Shanghai et a été récompensé par de nombreux prix, dont le Fuji Film Euro Press Photo Award et le Prix Nestlé au Grand Prix international de photographie de Vevey 2007/2008. Field Trip a fait l’objet d’une publication aux éditions Mack en 2013.
Cette série fait partie d’un projet international intitulé This Place qui vise à explorer la complexité d’Israël et de la Cisjordanie à travers les regards de douze photographes internationalement reconnus, dont Jeff Wall ou Thomas Struth. La combinaison de leurs différents travaux crée un portrait vivant et fragmenté, laissant leur place aux tensions et paradoxes de cette partie du monde. Avant l’inauguration de l’exposition en septembre 2014 au Centre d’Art Contemporain de Prague (DOX), l’Espace Quai1 présente le travail réalisé par Martin Kollar.
Le photographe a passé près d’une année en Israël entre 2009 et 2011. Comme fil directeur, il garde en tête une question : que peut-on dire sur ce pays qui n’ait pas déjà été dit ? De ce questionnement initial résulte une collection de portraits et de paysages qui brouillent les repères du spectateur : est-on dans la réalité ou la fiction ? Sur un terrain de guerre ou dans la vie quotidienne ?
L’Israël que nous montre le photographe est un pays de checkpoints, de structures architecturales ambigües et d’expérimentations scientifiques opaques touchant autant les hommes que les animaux. Ses images sont hallucinées, parfois perturbantes et souvent empruntes d’absurdité. Sans ne jamais donner d’indice sur la réalité de ce qu’il montre, il corrobore les attentes et croyances du spectateur autant qu’il les infirme, le laissant souvent troublé. Un sentiment qu’il a lui-même ressenti au moment des prises de vue, en plus de l’impression d’enfermement et de constante surveillance. Les images sont livrées aux regards sans commentaire ni aucune forme d’indication géographique ou temporelle. Une volonté de l’artiste de ne pas réduire les photos à une illustration de leurs légendes, ce qui laisse au spectateur une plus grande liberté dans l’analyse de ce qu’il observe.
Loin de proposer un portrait définitif ou même un état des lieux de ce pays, cette série pose autant de questions qu’elle ne donne de réponses.
En 2013, Martin Kollar a participé au Grand prix international de photographie de Vevey organisé par le Festival Images.