© Rozenn Quéré et Yasmine Eid-Sabbagh, Vies possibles et imaginaires
« C’est l’histoire de quatre femmes fortes et truculentes, exilées aux 4 coins du monde, quatre sœurs Palestino-Libanaises qui ont traversé l’histoire du 20e siècle. C’est une histoire, entre documentaire et fiction, entre biographie et théâtre, qui s’appuie sur des photographies de famille, des entretiens sonores, sur le récit d’événements vécus et d’autres fantasmés.
C’est une réflexion sur une manière de récolter, de fouiner, d’écouter, de faire émerger des histoires et des mots, et de les recréer au présent, de la façon la plus vivante possible, en mêlant la subjectivité de ces femmes à la nôtre. Ce que nous proposons là, c’est une relecture de la réalité teintée de tendresse et d’humour, une enquête au cœur de laquelle nous plaçons l’imagination des unes et des autres.
© Rozenn Quéré et Yasmine Eid-Sabbagh, Vies possibles et imaginaires
Jocelyne, l’aînée des sœurs, vivait au Caire. Frieda, la benjamine, s’est exilée à Paris. Stella a quitté le Liban en guerre pour New York, et Graziella, sa jumelle, est la seule à être restée à Beyrouth.
Pour raconter cette histoire, nous avons parfois créé l’image de souvenirs inventés, et avons même, d’autres fois, consenti à être suspectées d’avoir inventé du souvenir -c’est-à-dire : manipulé des photographies- là où il y avait simplement défaut de mémoire.
Loin du portrait objectif ou historique de Graziella et ses sœurs, avec « Vies possibles et imaginaires » nous nous sommes attachées à traduire l’extravagance et l’imagination de ces femmes, à donner à leurs affabulations le même statut qu’au réel. En d’autres termes, à travers l’articulation de photographie d’archive et de texte, nous n’avons pas cherché à écrire leur histoire. Nous avons voulu écrire leur mythe. » Rozenn Quéré et Yasmine Eid-Sabbagh, 2012.
© Rozenn Quéré et Yasmine Eid-Sabbagh, Vies possibles et imaginaires
« Vies possibles et imaginaires » est produit par le Festival Images de Vevey en Suisse.
Le travail est publié aux Éditions Photosynthèses, Arles, 2012.
Avec la participation de Barrack Rima, fragments asbl.
Yasmine Eid-Sabbagh a étudié l’histoire, la photographie et l’anthropologie visuelle à Paris. De 2006 à 2011, elle vit à Burj al-Shamali – un camp de réfugiés dans le sud du Liban – où elle réalise une recherche photographique qui comprend un projet dialogique avec un groupe de jeunes Palestiniens, ainsi qu’un travail de collecte de photographies de famille et de studio. Depuis 2008, Yasmine Eid-Sabbagh est membre de la Fondation Arabe pour l’Image. Elle est doctorante à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne depuis 2011.
Rozenn Quéré est née en 1981 à Brest. Elle vit et travaille à Bruxelles, comme photographe indépendante et graphiste. Son travail personnel tourne autour du rapport entre image photographique et narration, au travers d’une recherche poétique qui s’appuie sur différents media (notamment le film et le livre).