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Régulièrement censurée, Natalia Radzina assiste en février 2013 à la conférence sur Internet et la liberté de la presse, organisée par l'OSCE à Vienne. La rédactrice en chef de Charter97 rencontre alors un membre du Centre analytique des opérations qui coordonne ces opérations de surveillance et de censure sur Internat en Biélorussie. Dans chaque pays, il existe un système qui dirige ces actions menées par le gouvernement. RSF a donc fait part des 32 institutions désignées « Ennemis d’Internet ». Les trois principales se disant respectueuses des libertés fondamentales ont tout de même espionné des millions de citoyens, parmi eux des journalistes. La NSA (National Security Agency, Etats-Unis), le GCHQ (Gouvernment Communications Headquarters, Royaume-Uni) et le Centre de développement des télématiques en Inde vont parfois à l'encontre de la liberté d’information, la liberté d’expression et le droit à la vie privée.
D'autres agences privées, « dealers de la surveillance » développent des outils permettant l'interception des contenus en ligne des représentants des gouvernements, et d'autres agences de sécurité traquent des journalistes grâce à des logiciels espions. Le réseau Echelon désigne le système mondial d'interception des communications privées et publiques et il est géré par les services de renseignements des États membres du UKUSA (NSA, GCHQ...).
En France, le Parlement a décrété la loi autorisant la surveillance des communications téléphoniques et Internet en temps réel, sans intervention d’un juge en dépit des protestations des organisations de défense de droits des citoyens. Au Venezuela en février dernier, de nombreuses photos circulaient sur Twitter suite aux manifestations contre les conditions de vie difficiles dans le pays et les autorités ont à nouveau ordonné aux fournisseurs d’accès de bloquer le service d’images du réseau social. Au Vietnam depuis septembre 2013, le gouvernement interdit ses internautes d’aborder des sujets d’actualité et leur limite l'utilisation de diffusions d'informations dites personnelles sur leurs blogs et réseaux sociaux. En Gambie, « la diffusion de fausses nouvelles concernant le gouvernement de la Gambie ou ses fonctionnaires » donne lieu à une amende de 3 millions de dalasis (64 000 euros) ou jusqu'à quinze ans d'emprisonnement. En Corée du Nord, la censure ne fait que prendre davantage d'ampleur et renforce leur propagande avec des contenus de désinformation. Des images tronquées, des photos retouchées, contenus supprimés, récemment Facebook s'y prête aussi en supprimant des photos des Femen.
Cette journée mondiale contre la cyber-censure célèbre aussi le combat d'activistes, les « Net-citoyens », qui résistent à ces tentatives de mise au pas du réseau. Si bien que cette année, ce sont les dissidents syriens qui reçoivent le prix de Reporters Sans Frontières. Pour cette journée, RSF se mobilise pour la liberté de l’information en ligne. « Saturons Echelon » rejoint cette idée et l'évènement organise une journée le 14 mars afin de saturer tous les réseaux de communications.
NK