Adoland © Caroline Hayeur
En parallèle, sur la durée de l’exposition, Caroline Hayeur partage une activité de médiation avec des adolescents d’une école secondaire de l’arrondissement.
Réalisée entre 2011 et 2014, la série ADOLAND prend pour théâtre d’opérations la chambre d’adolescent. Caroline Hayeur a activé un va-et-vient dans le temps au travers de l’adolescence actuelle ou passée vécue par ses trente « modèles ».
Adoland © Caroline Hayeur
Suite à une recherche de terrain à laquelle elle nous a habitués dans ses projets antérieurs, d’un côté, elle fait la rencontre de plusieurs adolescents d’aujourd’hui qui lui ouvrent la porte de leur antre. Lieu de projection de soi, de construction et finalement d’affirmation et d’émancipation, cette pièce est une réserve intarissable de récits que les complices de l’artiste acceptent de dévoiler.
Adoland © Caroline Hayeur
D’un autre côté, elle fait témoigner des adultes sur leur jeunesse et accède à des souvenirs plus ou moins enfouis. Au fil de la recherche, il s’avère que la chambre de plusieurs de ces ex-ados est préservée comme un mausolée où le décor et ses artefacts font désormais partie d’un patrimoine familial intouchable. Chaque parent fait à sa façon son deuil du départ de sa progéniture.
Archéologie de différentes époques mais du même passage à l’âge adulte, la chambre d’ado est un terreau fertile pour la photographie. Les modèles proviennent principalement du Grand Montréal et d'autres régions du Québec. Aux tirages photographiques exposés s’ajoute une série de vidéos où la notion du portrait est aussi explorée.
Dans la même période 2011-2014, Caroline Hayeur a vu ses propres adolescents quitter le foyer. Du personnel, elle élargit le point de vue avec ADOLAND et nous en fait tout un poème : visuel et sonore*.
Depuis les années 90, l’artiste photographe explore les questions du corps social, celles des générations, des cultures émergentes, des traditions revisitées, des systèmes de croyances et des mouvements de la vie. Son travail s’inscrit dans une esthétique du lien. ADOLAND fait écho aux séries précédentes telles que : HUMANITAS, Habiter – Au-delà de ma chambre, Habiter – Ici c’est chez moi, Mes Nuits blanches ou encore Rituel festif – Portraits de la scène rave à Montréal.
* Avec la collaboration de l’artiste sonore Myléna Bergeron
BIOGRAPHIE
http://www.art.carolinehayeur.com –
Caroline Hayeur vit et travaille à Montréal où elle est membre du collectif Agence Stock Photo. En 2013, elle conçoit et expose la série Le Folk Sale de Sainte- Rose-du-Nord : Extase, excès et bouette au Zoom Photo Festival Saguenay où elle incarne aussi le rôle de porte-parole. On a pu voir son travail à ManifestO – festival d’images (Toulouse, 2013), au Musée d’art de Joliette (2010) et dans les centres d’artistes : VU – Centre de production et de diffusion de la photographie (Québec, 2010), Action Art Actuel (Saint-Jean-sur- Richelieu, 2007) et Centre d’art et de diffusion CLARK (2003). En duo et en vidéomusiques, elle collabore avec Myléna Bergeron sous la signature Les Ying Yang Ladies. Avec l’ONF, elle mène une collaboration régulière : 24 poses féministes – Un éditorial photographique avec 6 jeunes féministes en 2012 [http://www.art.carolinehayeur.com] mais aussi avec Habiter : Au delà de ma chambre en 2011 [http://www.art.carolinehayeur.com].
MÉDIATION
Pendant la durée de l’exposition, Caroline Hayeur réalise une activité de médiation avec un groupe composé d’une dizained’élèves en classe d’accueil âgésde 12 à 16 ans de l’École secondaire La Voie située dans l’arrondissement Côte-des-Neiges—Notre-Dame-de- Grâce. Sur la thématique de l’adolescence et de l’habitat, les jeunes – nouveaux arrivants au Québec – développent une mission photographique diffusée publiquement ultérieurement. À cette fin, Caroline Hayeur est épaulée par le médiateur de la maison de la culture, Marc-Alain Robitaille.
Nommons trois projets précédents produits par la maison de la culture de Côte-des-Neiges avec Caroline Hayeur et des écoles du quartier :
— en parallèle à l’exposition Déclic 70 du commissaire Nicolas Mavrikakis (2013), — en complément à l’exposition solo AMALGAT : Danse, tradition et autres spiritualités (2007), — au travers de l’exposition collective STOCK EN HAÏTI : QUINZE ANS avec un groupe de la Maison d’Haïti (2003).
Mentionnons également, les médiations opérées sous différentes formes et avec différents groupes par Caroline Hayeur :
— au Musée d’art de Joliette et en extérieur au Festival Mémoire et Racines pour AMALGAT (2010), — à VU – Centre de diffusion et de production de la photographique (Québec) pour HABITER – Événement d’art in situ (2006) — à la Galerie du Centre des arts Saidye Bronfman pour DÉCARIE — Un projet d’exposition communautaire, commissaire John Zeppetelli (2005).
Caroline Hayeur remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son soutien ainsi que les équipes du Centre d’art actuel SAGAMIE et de la maison de la culture de Côte-des- Neiges.