Egyptorama © Julien Châtelin
Central Dupon Images 74 rue Joseph de Maistre 75018 Paris France
L’exposition de prix Camera Clara consacré à la photographie à la chambre se tiendra à l’espace Central Dupon Images, en présence du lauréat Julien Châtelin et la finaliste Hélène Schmitz, ainsi que de Joséphine de Bodinat Moreno, présidente de Prix, Audrey Bazin, directrice artistique. Les membres du jury seront également présents, Sarah Moon, sa président et Frédérique Babin, François Cheval, Diane Dufour, Ute Kohlmann, Guillaume Piens, Michel Poivert et Fabien Simone. Le vernissage aura lieu le jeudi 6 mars.
La première édition du Prix Camera Clara consacré à la photographie à la chambre, nous a comblé par le nombre et la qualité des œuvres reçues. De jeunes photographes ont concouru exprimant ainsi leur intérêt pour l’utilisation de cette technique dans leur projet artistique.
Nous vivons une époque où les images photographiques instantanées se multiplient de manière exponentielle, se diffusent et circulent en temps réel d’un bout à l’autre de la planète via internet et les réseaux sociaux. En contrepoint de cette explosion, l’expression et le processus artistique de la photographie à la chambre se manifestent dans l’intimité particulière créée avec sujets et objets photographiés et la captation lente de la lumière.
L’édition 2013 s’ouvre à l’Europe, et avec ce nouvel horizon d’autres découvertes et rencontres heureuses nous attendent.
Le lauréat : Julien Châtelin
Egyptorama
« C’est en parcourant les routes d’Egypte, loin de la place Tahrir, que m’est apparu plus clairement le sens de la révolution. A la sortie du Caire de l’autre coté du périphérique, loin du centre ville, on se plonge progressivement dans un monde étrangement immobile, comme foudroyé en plein élan, où les projets mégalomaniaques des promoteurs semblent avoir été stoppés net. Territoires abandonnés, encore habités par quelques individus figés, comme dans une attente sans fin, l’air hagard. Les constructions inachevées qui ponctuent le paysage désertique provoquent une impression de défaite, d’absurdité. Une porte plantée au milieu du désert, une forêt de lampadaires, des immeubles carton pâte... On passe brutalement du rien à l’étrange et une tension surgit entre les objets, les individus et leur contexte. Egyptorama, est un « road trip » qui ne mène nulle part. 8000 kilomètre de route, un décentrement hors du temps, dans un décor qui hésite entre l’esthétique kitsch du Péplum et une atmosphère de fin du monde. » Julien Châtelin
© Julien Châtelin
Julien Chatelin est représenté par L’Agence à Paris
Né le 4 Juillet 1968, Julien Chatelin devient photographe indépendant en 1992. Il débute sa carrière en tant que reporter, couvrant en parallèle l’actualité sociale en France et les grands évènements qui animent la planète. Il s’intéresse plus particulièrement aux mutations qui secouent les nouvelles républiques caucasiennes à la suite de la chute de L’URSS. Il s’engage ensuite sur de nombreux terrains de conflits, dans les Balkans, en Asie centrale et au Moyen Orient, concentrant son attention sur le sort des nations sans Etat. Son travail sur le Tibet «Lhassa l’âme perdue du Tibet» est particulièrement remarqué et fera l’objet d’une exposition à la Fondation Soros à New-York en 2005. Il se consacre durant trois ans à la réalisation d’une fresque en image de la société israélienne : Israël Borderline. Ce travail sera exposé à Cannes en juillet 2008 à l’espace Miramar, une monographie éponyme de 160 pages est publiée à cette occasion aux éditions Images en Manœuvre. Membre de l’agence Rapho jusqu’en 2009, Julien Chatelin est également cofondateur du magazine « de l’air » dédié à la présentation de toutes les écritures photographiques. En 2011, il produit «Egyptorama», un travail réalisé à la chambre au carrefour du documentaire et de la photographie plasticienne qu’il poursuit actuellement sur d’autres territoires.
© Julien Châtelin
Les finalistes : Joël Denot et Hélène Schmitz
Joël Denot est photographe; il l’a toujours été. A l’opposé d’une photographie qui cherche à figurer le réel, ses œuvres se concentrent sur les éléments essentiels de la photographie : la lumière, la couleur et le rapport au temps. Entièrement réalisé à la prise de vue, le travail de Joël Denot révèle d’un geste purement photographique, sans travail de laboratoire.
Dans toutes les œuvres, on pourrait dire qu’il y a un sujet, qu’il y a une image, un corps. Pourtant, au premier regard, son travail ne semble pas «photographique » ; il invoque plutôt la peinture, voire même une peinture qu’on pourrait qualifier d’abstraite, ou de géométrique. Nous avons le sentiment d’être devant des tableaux. Parce que l’image ne se donne pas à voir immédiatement, qu’elle suppose un temps de regard ; le corps de l’artiste, présent dans la plupart des œuvres, semble noyé dans la couleur.
Parce que, ce qu’elle fait apparaître, c’est un jeu de formes colorées ou lumineuses qui n’évoquent rien de précis, sinon des superpositions de surfaces, des assemblages de monochromes. Parce que ses dimensions renvoient à des formats picturaux plus qu’aux formats photographiques habituels (même si ces formats peuvent aujourd’hui être très variables, osciller entre la carte postale et le tableau de grandes dimensions). Joël Denot fait partie de ces artistes qui réagissent contre la multiplication des images, et, dans son domaine, contre une photographie qui ne serait que « l’enregistrement du monde ». Ses photos sont faites à la chambre, et ont pour support un papier photographique.
Pour lui, la photographie est d’abord ce qu’elle était à l’origine : un dévoilement par la lumière, une apparition. Les premières images photographiques, les daguerréotypes, étaient certes des images de la réalité, mais elles étaient avant tout des images lumineuses, fugaces et fantomatiques.
Joël Denot est représenté par la galerie Oniris. Il est né en 1961 à Rennes. Il travaille depuis 1990. Il vit et travaille au Japon. Il expose depuis la fin des années 1990 en France et à l’étranger.
Hélène Schmitz : « Kudzu (Pueraria lobata) est une plante invasive couvrant aujourd’hui de grandes zones du sud américain. Le Kudzu a été introduit aux États-Unis en 1876, pendant les commémorations de la 100ème Fête de l’Indépendance américaine, comme cadeau du Japon aux Américains. La croissance rapide de la plante, ses grandes et belles feuilles ont fait l’admiration des horticulteurs qui ont commencé à planter le Kudzu dans leurs jardins.
Au début du 20e siècle, les botanistes ont soulevé le problème de la nature envahissante de l’espèce, mais leurs avertissements ont été ignorés. Dans les années 1950, les Américains ont commencé à s’alarmer et à chercher le moyen d’exterminer la plante considérée aujourd’hui comme une des pires espèces invasives.
Il y a un an, je suis partie pour l’Alabama et la Géorgie aux Etats-Unis dans le cadre de mon projet sur le Kudzu. Je me suis intéressée à la notion d’envahissement. Il est fascinant qu’un terme normalement usité pour décrire une action guerrière soit utilisé pour évoquer notre relation à une plante. Considérons par exemple les expressions « l’invasion du Kudzu » ou « le combat contre le Kudzu ». L’utilisation de termes relatifs à la guerre pour évoquer notre relation à une plante et à sa germination décrit sans aucun doute notre relation à la nature même. Mais, je me suis également intéressée à la nature même du Kudzu qui de manière apocalyptique transforme les paysages. »
Helene Schmitz est représentée par la Galerie Maria Lund à Paris
Helene Schmitz est née en 1960. Elle vit et travaille à Stockholm.
Elle expose depuis les années 1990 en Europe, mais aussi aux USA, en Amérique du Sud et au Japon. Son travail a fait l’objet de nombreuses publications et fait partie de nombreuses collections publiques et privées. Helene Schmitz est l’une des fondatrices de la revue photographique suédoise MOTIV.
Quelques mots du partenaire :
« Atelier de production unique à Paris, Central Dupon Images propose toutes les prestations liées à l’image, de la retouche haute définition, aux tirages traditionnels, à l’impression numérique et l’encadrement.
Partenaire des plus grandes manifestations culturelles et festivals photographiques dans le monde, Central Dupon Images est heureux d’accompagner le Prix Camera Clara qui met en lumière des travaux originaux et les talents d’artistes contemporains. »
Plus d'infos sur : http://www.centraldupon.com/" et sur http://www.centraldupon.com/"