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Le 26 Février, s'est ouverte au centre Pompidou de Metz l'exposition Paparazzi !, et la ponctuation du titre témoigne ici à merveille du ton peu banal d'un tel sujet.
Outre la polémique liée aux questions d'éthique et à la représentation de ces clichés, de vieux démons ont refait surface: il semblerait que le photographe Sébastien Valiela paye sa réputation de paparazzi à l'oeil aiguisé mais redoutable.
Outre la fondation de sa propre agence en 2008 (Eye Witness), le photographe peut se vanter d'être à la source de nombreux scandales people, empiétant parfois sur la sphère politique: Patrick Poivre d'Arvor et Claire Chazal, Gérard Depardieu et Carole Bouquet, Pierre Arditi et Jane Birkin... autant de noms et liaisons connus que de couvertures voyeuristes.
Le paparazzi a récemment fait parler de lui pour sa photographie du 10 Janvier 2014, qui témoignait de la relation extra-conjugale du Président François Hollande. Valiela est aujourd'hui doublement attaqué par la fille cachée de François Mitterrand, qu'il avait photographié en 1994, alors qu'elle sortait du restaurant avec son père. Les photos avaient alors été publiées dans Paris Match la même année, révélant un membre secret de la famille Mitterrand.
Dimanche dernier et au micro de RTL, Mazarine Pingeot n'a pas hésité à employer les mots «rat » et « viol», pour décrire ce qui, selon elle, représente un affront absurde et inhumain. Autant que la liaison Hollande/Gayet, la jeune femme condamne une profession injustifiée, sans loi ni morale aucune, mère nourricière de la presse à scandale: « un cliché de paparazzi est un geste violent qui a des conséquences éthiques et pour l'entourage. L'atrophie de la vie publique au profit de la vie privée est un danger pour la démocratie ».
Après avoir piégé deux présidents socialistes à vingts ans d'intervalles, Sébastien Valiela réplique et se défend sur les ondes de la radio qui a également accueilli Mazarine : « Mazarine Pingeot a la mémoire très courte. Six mois après la publication des photos dans Paris Match, elle posait en couverture du magazine devant notre objectif. Peut-être avait-elle apprécié notre précédent travail? ».
Détenteur d'une carte de presse, celui que le Monde qualifie de « loup solitaire » reconnaît les conséquences de ces actes mais ne les renie pas, la prise de vue volée semble être à la fois un moyen et une fin pour lui.
A l'heure où l'hebdomadaire Closer se pose en roi du de la communication politique frivole et hors-propos, il s'agit de se rappeler la célèbre pensée de Marshall Mac Luhan: « Le message, c'est le médium ».