Georges Saillard, Courtesy Galerie Imagineo
Galerie Imagineo 50 rue de Montreuil 75011 Paris France
Georges Saillard «Vers Walden» Il est des rencontres qui relèvent de l’évidence, de la connivence, de la filiation. Elles sont rares et précieuses et bouleversent les existences, tout au moins en infléchissent direction et rythme.
Pour Georges Saillard, photographe et spécialiste de l’héliogravure, ce rendez-vous particulier a eu lieu à l’occasion de la lecture de Walden d’Henri David Thoreau. Un double retour aux sources s’est alors imposé à lui : retour aux sources de la photographie, à ses prémices pictorialistes, et retour à un Eden oublié, sommeillant dans son inconscient.
© Georges Saillard, Courtesy Galerie Imagineo
Walden ou la Vie dans les Bois est un récit publié en 1854 par l’écrivain américain Henri David Thoreau (1817-1862). Il y raconte un épisode de sa vie, idyllique selon lui : deux ans, deux jours et deux mois passés dans une cabane, en forêt, dans le Massachussets, à proximité de l’étang de Walden. De ce long séjour en pleine nature, Thoreau explique comment, au contact de cette dernière et en épilogue de cette expérience, l’Homme peut se régénérer et se transformer, réaliser la nécessité de suivre dans son cheminement le rythme des éléments, des saisons.
Entre contemplation et imagination, Walden est perçu, au fil des décennies et des générations, comme une critique du monde occidental, une préfiguration de la pensée écologiste et libertaire. C’est aussi pour nombre de ses lecteurs une porte d’entrée vers l’introspection. C’est lors d’un séjour à la campagne, également près d’un étang que Georges Saillard se plonge dans la lecture du livre.
Elle fait tout de suite écho aux questionnements qui traversent alors sa vie. Les sentiments, les émotions qui jaillissent entre les lignes sont les doubles de ceux du photographe. Le besoin aussi d’un retour à l’essentiel, à la terre, aux éléments, à la nature. L’idée d’une série de photographies en héliogravure lui semble alors être le prolongement artistique de cette proximité philosophique avec Thoreau.
Cette série est bien sur un hommage à Walden et à son auteur, mais c’est également pour Georges Saillard un hommage sensuel et sensible à la Terre. Il marche dans les traces imprimées de ce récit devenu mythique, en lui adjoignant une figure humaine et féminine. Est-ce une nymphe se lovant dans les eaux des étangs ? Un déesse protectrice de la Nature, à l’apparence paradoxalement fragile et évanescente ?