© Ellen Kooi
Galerie Les filles du calvaire 17, rue des Filles-du-Calvaire 75003 Paris France
« As It Happens »
La galerie Les filles du calvaire a le plaisir d’annoncer la nouvelle exposition d’Ellen Kooi à la galerie. Suite au succès de sa rétrospective à l’Institut Néerlandais à Paris en 2010, elle revient avec de nouvelles oeuvres.
Les photographies d’Ellen Kooi évoquent la symbiose possible du paysage et de ceux qui le traversent. Elle recourt au format panoramique pour créer des histoires d’une dimension poétique saisissante. Le paysage tout comme les personnages de ses photographies agissent comme les protagonistes de ces différentes histoires[...]. Les gens semblent chercher à développer ce type de relations narratives par rapport aux espaces naturels qu’ils arpentent. De nombreux contes empreints de merveilleux se rapportent à ces collines, ces forêts et ces lacs auxquels on donne des noms. Les humanisant, ces derniers les intègrent également à une mémoire collective. Ce processus de mythologie se confronte de manière abrupte avec la réalité bien désenchantée du paysage urbain hollandais.
© Ellen Kooi
Ellen Kooi tente d’entrevoir le rapport lyrique qui se joue entre l’homme et la nature sans perdre de vue le sens des réalités. Ses photographies mettent en lumière des actes rituels et des gestes poétiques au cœur de paysages imposants, sans pour autant effacer les parkings plein de touristes ou les banlieues qui pointent à l’horizon. Il semble qu’elle s’attache à montrer des événements qui, bien qu’habituellement cachés, ont pourtant lieu. Presque aucun élément de ces photographies n’est retouché. Elle s’applique à trouver l’emplacement adéquat et attend ensuite l’instant parfait pour déclencher. L’assise réaliste de ses travaux réside dans cette approche. Le public étranger semble apprécier cette particularité de ses photographies qu’est leur caractère géographique- ment circonscrit. Elle parvient à allier à la perfection une technique qui montre le paysage hollandais dans sa spécificité à des suggestions narratives qui débordent ces strictes frontières. Le recours aux références littéraires et à l’histoire de l’art lui permet d’élargir l’audience de ses contes photographiques. Dans sa dernière série, son style évolue légèrement. Si le ton de ses premiers travaux était généralement enjoué, le langage visuel de ses photographies les plus récentes semble plus saisissant.
© Ellen Kooi
Les émotions de ses modèles sont comme renforcés par les paysages alentours. Ellen Kooi distille ainsi, en un sens et de manière implicite, un flot émotionnel propre aux contes folkloriques et au lyrisme propre à la littérature classique. Elle a trouvé le moyen de dépeindre de manière spectaculaire son propre environnement (près de la ville dont elle est originaire, Haarlem) sans perdre les spectateurs par une emphase trop marquée.
Dans le monde entier, les travaux d’Ellen Kooi rejoignent collections et expositions. Son travail à fait l’objet d’un commande et d’une exposition dans le cadre de Lille3000 en 2013. Au cours de ces quelques dernières années, son travail a été présenté à Paris, Madrid, Tokyo et New York dans des expositions personnelles. Ses images ont été acquises par de nombreux collectionneurs privés ainsi que par des collections publiques telles que celle de la banque ING, du musée Frans Hals, du CNAP (Centre national des arts plastiques), du Musée de la Roche-sur-Yon, la Marsh-collection à Londres et le musée 21c à Louisville dans le Kentucky. Hormis sa présentation à Unseen et l’exposition « Next to Me », elle sera exposée cette année au Zuiderzeemuseum, au musée ASU de Tempe et à la galerie Camara Oscura à Madrid.
Emiel van der Pol, 2012