© Valentine Vermeil
CAP - Centre Atlantique de la Photographie Galerie du Quartz Square Beethoven 60 rue du Château 29000 Brest France
« Bab-El »
Valentine Vermeil montre le visage d’un pays, un état des lieux géographique et sociologique de l’ensemble du territoire des deux cotés du mur. Sur cette terre plus que partout ailleurs, tout est revendication politique et/ou religieuse. Afin de donner à voir un ensemble cohérent, elle a croisé les points de vue : l’ensemble est composé de trois grands motifs : paysages, scènes de la vie quotidienne et regroupements communautaires, et portraits.
« La première fois que je me suis rendue en Israël, j’emportais avec moi les stéréotypes d’une Terre Sainte issus de reproductions orientalistes du 19 eme siècle. Je m’étais construit une image mentale correspondant à la symbolique du nom ; la Palestine évoquée sur les anciennes cartes géographiques provoquait en moi un désir de rencontre et de confrontation avec le réel. En voyageant à travers Israël et les territoires occupés, j’ai vu des dialectiques et des cultures s’opposer ; une culture musulmane où chaque événement est conforté par la grâce de Dieu, et une culture juive associant l’histoire tragique de son peuple avec un besoin de défense et de suprématie absolue. Aujourd’hui le territoire est morcelé et sujet à de nombreuses aberrations et absurdités sociales, malgré le désaccord de la communauté internationale, les colonies s’agrandissent, les discriminations économiques continuent. Xénophobie, violence et enfermement sont présents chaque jour. Bab-El concerne un pays dans sa globalité et sa complexité. Un pays qui, depuis la nuit des temps est décrit comme celui du lait et du miel ; un pays qui depuis 1948 ne cesse de s’enfermer dans de dominantes certitudes à l’égard des ses voisins et de ses habitants. J’aime envisager cette terre comme une gigantesque tour de Babel avant que Dieu ne décide de brouiller les langues et de séparer les hommes pour que leurs forces ne le défient. J’aime envisager cette terre où l’Autre serait une part de moi-même, et ses différences mes propres manques. »
© Valentine Vermeil
Le propos de l’auteur est mettre en lumière ce qui rassemble les individus, tels les liens et l’appartenance à un groupe qu’il soit social, ethnique ou religieux tout en s’approchant particulièrement des femmes de ces communautés : femmes matrices, porteuses d’espoir, de générosité et de vie.
Ces photographies sont à voir comme la traversée d’un territoire riche et complexe, un voyage initiatique spirituel vers une recherche identitaire et personnelle, une recherche des origines.
© Valentine Vermeil