Roumanie, 2010 © Michel Vanden Eeckhoudt
Galerie Camera Obscura 268 Boulevard Raspail 75014 Paris France
Nous sommes heureux de présenter avec cette nouvelle exposition les derniers travaux de Michel Vanden Eeckhoudt, récemment publiés
par Robert Delpire sous le titre Doux-Amer, et présentés cet été lors d’une rétrospective aux rencontres d’Arles.
Doux-Amer : c’est bien le «goût» des photographies de Vanden Eeckhoudt, un regard partagé entre l’humour et la gravité, une façon unique d’allier la légèreté au tragique.
Ses images sont peuplées d’animaux, et on sourit souvent à voir les situations incon- grues dans lesquelles ils sont saisis, mais le monde qu’il montre est souvent sombre, ses sujets choisis dans les marges : lieux, objets, personnages délaissés, un peu perdus.
Cependant on sent toujours dans ses photographies un désir d’apercevoir la lumière, de rendre hommage à ses sujets, de montrer la beauté et la vie qui se dégage de situations difficiles. Ainsi ce simple sac plastique qui flotte, danse, miraculeusement lumineux dans une cour d’immeuble sinistre.
Belgique, 2011 © Michel Vanden Eeckhoudt
France, 2009 © Michel Vanden Eeckhoudt
Il faut dire aussi l’incroyable virtuosité de cette photographie qui découpe dans le réel des scènes improbables, comme ces trois ratons laveurs au parloir, mains passées sous le grillage, ou ce cheval noir au galop dans les rues du Caire. Le tout dans un noir et gris élégant, dans des tirages d’une qualité remarquable, réalisés par Michel Vanden Eeckhoudt lui-même.
« S’il fallait un verbe pour caractériser le geste photographique de Michel Vanden Eeckhoudt, alors ce serait le verbe ramasser, avec ce qu’il indique de lenteur mais aussi d’égards : on ne ramasse que ce qui est tombé. Et là je vois le geste de celui qui, ayant vu quelque chose au sol, se baisse, le prend dans sa main et le contemple... Ce qui veut dire qu’ainsi conçue la photographie n’est pas seulement une pratique ou son résultat, mais qu’elle est une attitude, une conduite, une certaine façon de se disposer envers le réel.»
Jean-Christophe Bailly (Extrait de la préface du livre Doux-Amer. Éditions Delpire, 2013)
Tokyo, 1996 © Michel Vanden Eeckhoudt
Photos et vignette © Michel Vanden Eeckhoudt