« Double JE »: une exposition d'Emmanuelle Brisson au Centre d'Art Contemporain Photographique Villa Perochon à Niort

Mardi 22 Octobre 2013 00:36:50 par actuphoto dans Expositions

Expositions du 24/10/2013 au 21/12/2013 Terminé

Villa Perochon 64 rue Paul-François Proust 79000 Niort France

Emmanuelle Brisson vit et travaille à Niort. Elle résume ainsi son histoire avec la photographie : Autodidacte, je suis venue à la photographie il y a 5 ans par accident, mais en aucun cas par hasard.

Double JE

Je croise régulièrement Emmanuelle Brisson lors des évènements photographiques niortais mais aussi en France comme à Arles par exemple. Je croise également ses photographies sur les réseaux sociaux et à chaque fois elles m’interpellent par leur esthétisme... parfois trouvant cela un peu gratuit... mais me questionnant souvent.

Emmanuelle Brisson fréquente nos ateliers et nos activités, notamment les stages. Un jour elle a laissé à Jean-Luc Fouet, médiateur du Centre, une très belle et précieuse petite boite contenant des photographies en noir et blanc, une belle série d’images, délicates au flou léger qui évoquent son univers intime. Une très belle partition poétique. Je retrouvais dans cette série le soin apporté à l’esthétique des images postées sur le net.

On trouve dans le travail photographique d’Emmanuelle Brisson, à l’évidence, des influences du monde de la mode, on pense à Vivianne Sassen, mais également dans un autre registre à Bernard Plossu, pour la grâce et la poésie que dégagent ses photographies en noir et blanc. Emmanuelle joue.

En couleur, avec son corps, ceux de ses proches et de son entourage, créant des mises en scène surréalistes, à la définition précise et une lumière soignée. Emmanuelle joue.

En noir et blanc, pour des photographies qui livrent ses moments intimes, évoquant les émotions de l’instant au gré de ses rencontres, de son environnement : paysage, matière...

Dans tous les cas c’est d’elle dont il est question.

Emmanuelle joue. Avec elle-même, avec ses modèles, mais les règles du jeu sont très personnelles. Elle parle d’enfermement, d’étouffement, de l’envie d’évasion, de la relation au vivant. Elle se questionne sur la mort... Elle n’en fait qu’à sa tête et au besoin avec celles des autres.

Emmanuelle joue.

Un double jeu ?

Plutôt une double écriture pour une obsession, qui fait corps entre ces deux approches remarquablement réalisées : celle de son identité, la question du JE.

Patrick Delat