Curieuse histoire que celle de ce livre. Des photos de vacances ? Oui, mais faites par l’un des meilleurs portraitistes de presse actuels. Un hommage à la mère de son enfant ? Oui, mais n’entre-t-il pas de la jalousie dans le regard de ce père qui observe ?
Ed Alcock ne photographie pas le bonheur familial. Ni mariage, ni baptême, ni éclats de rire. Il se photographie en eux, Muriel et Nino. Il va chercher chez eux la gravité qu’il éprouve en les observant. Il est là, dans ce sérieux dont les deux personnages se départissent rarement.
Hobbledehoy est un livre pour ceux qui savent regarder, qui ont encore envie de fouiner, de chercher le propos avec excitation, d’en admettre le ton et les nuances. Hobbledehoy a suggéré à Emmanuel Carrère un texte basé sur le souvenir d’un album de photographies découvert dans la pièce fermée d’une location de vacances. Il ne s’agit ni d’une préface ni d’une postface, mais d’un récit qu’ont spontanément inspiré à l’écrivain les photographies d’Ed Alcock. Ce genre de texte qu’on n’obtient jamais par la commande et que nous sommes heureux de publier.
François Cuel, éditions Terre Bleue
• Un portrait intime autant qu’un regard intense sur la relation mère-fils.
• Ed Alcock et Emmanuel Carrère se retrouvent dans les mêmes traces, celles de la puissance et la fragilité de la famille et du rapport amoureux.
• Le regard tendre d’un grand portraitiste de presse sur son fils à la frontière de l’enfance et de l’adolescence.
• Un récit inédit d’Emmanuel Carrère, concentré du talent narratif de l’écrivain.
« Mon père m’appelait souvent « hobbledehoy ». Il me lançait, moitié en parlant moitié en chantant: “he was neither man, nor boy ; he was but a hobbledehoy”. [ce n’était ni un homme ni un garçon ; ce n’était qu’un hobbledehoy] Ma famille emploie ce mot, tiré du vieil anglais, depuis des générations. Il désigne cette période gauche, ingrate entre l’enfance et l’âge adulte. »
Ed Alcock
« S’ils avaient été moches, renfrognés, si leur vie m’avait paru triste ou leurs sourires forcés, j’aurais vite refermé le carton, pensé que non, vraiment, je n’avais pas le droit de surprendre leur intimité. »
Emmanuel Carrère
Informations
104 pages
18 x 24,5 cm (L x H)
Photographies de Ed Alcock
Récit inédit d’Emmanuel Carrère
En librairie novembre 2013
Prix : 24 €