Noisy-le-Grand, 2013 © Cédric Moimem
A l’occasion de son exposition « Jardins de lumière » (présentée au Centre Iris pour la Photographie jusqu’au 15 septembre 2013), Jacques Cousin a dirigé un stage de perfectionnement et d’expression consacré au collodion humide.
Durant cinq semaines, au cœur de l’été, il a encadré et conseillé trois photographes : Hamid Blad, William Gaye et Cédric Moimem.
Perfectionnement technique et maîtrise du procédé ont été abordés dans un premier temps.
Puis, à l’instar de son approche documentaire sur le Printemps arabe en Tunisie, Jacques Cousin a proposé aux photographes de faire sortir cette technique ancienne d’une démarche purement esthétique, souvent liée au portrait, ou d’une approche patrimoniale historique.
C’est autour de la Marne que les trois photographes ont mené leurs projets photographiques, en abordant différents aspects et différentes thématiques. C’est au début le prétexte pour expérimenter la manière dont cette technique oblige à regarder différemment, mais très vite l’implication dans le sujet lui-même a repris toute sa place. Au delà du procédé... Également à cause de lui.
Hamid Blad a décidé de travailler sur le « fait divers », réel ou fictionnel, autour du fleuve. Son envie est de travailler de manière contemporaine avec ce procédé ancien, de l’expérimenter dans un domaine pour lequel il n’a jamais été utilisé. Ses images naviguent entre passé et présent, entre mémoire des lieux et actions à venir.
Sans titre 2, © Hamid Blad
William Gaye se concentre sur les « clichés » de la Marne. C’est une mise en abyme de la notion de « décor » qu’il propose à travers sa série d’images. Entre survivance du passé (les guinguettes, les anciens studios de cinéma), accélération économique (les parcs d’attraction et les centres commerciaux), il dévoile comment la Marne - et avec elle ses habitants ou entreprises - se met elle-même en scène, entre décorum et modernité.
Cédric Moimem a orienté son approche de la Marne sous l’angle documentaire, en constituant un jeu de parcours, principalement autour des transports, de l’habitat et des loisirs. Il met en exergue la perpétuelle évolution architecturale autour de la ligne A du RER, tant du point du vue des infrastructures que des cadres de vie. Il y inclut une parenthèse sur les bases de loisirs qui jalonnent le fleuve.
Sans titre 2, © William Gaye