© Pia Elizondo Courtesy Galerie NegPos
NEGPOS 1, cours Némausus B 103 Avenue Général Leclerc 300000 Nîmes France
A propos du travail de Pia Elizondo sur les Férias de Nîmes (extraits) :
« À l’instar des surréalistes, via Lautréamont, qui font se rencontrer un parapluie et une machine à coudre sur une table de dissection, ou qui, dans un Paris prestigieux, s’intéressent aux détails dérisoires du quotidien le plus plat pour leur accorder un statut d’étrangeté (Aragon dans Le paysan de Paris, ou Breton dans Nadja), Pia Elizondo saisit, dans cette fête bouillonnante, ce genre « d’incongruités ordinaires », plus fréquentes qu’on ne le croit, mais que la paresse de l’œil moyen ne sait pas voir. Il faut, pour trouver la richesse de l’infime, un don particulier, ce savoir-faire d’alchimiste qui, dans l’athanor de l’objectif, transmue, si je puis me permettre cette métaphore un tantinet grandiloquente, le plomb du banal en un or capable de provoquer un plaisir esthétique. »
René Pons
© Pia Elizondo Courtesy Galerie NegPos
© Pia Elizondo Courtesy Galerie NegPos
Les images poétiques produisent une plongée dans la substance de l'être, un monologue intérieur. Elles sont un signe, une promesse de sens, un mystère non résolu. Nous nous impliquons dans leur énigme et elles nous donnent un lieu à habiter. Cet endroit que nous habitons, est ce que veut invoquer -et évoquer- le travail photographique de Pia Elizondo qui a été, depuis ses débuts, fidèle au noir et blanc et, jusqu'à récemment, à l'argentique. Son travail personnel, développé principalement au Mexique et en Europe, tourne autour de la ville et la frontière en tant que territoires, dans lesquels elle s’inscrit elle-même. C’est le résultat d'un voyage solitaire et introspectif. Il ne rend pas compte du lieu dans lequel l'auteur existe, mais de sa présence là-bas, de ce qu’elle dit d'elle-même.
L'exposition à la galerie NEGPOS propose deux séries d’Elizondo:
- « De la posibilidad del deseo », petite série qui se démarque de tout le travail précédent parce qu’il a été réalisé avec un téléphone numérique.
- « Tiempo vertical » dont le titre fait directement référence au temps lui aussi vertical de la poésie dont parle Bachelard dans son livre « instant poétique et métaphysique instantanée».
« La poésie est une métaphysique instantanée. Dans un court poème, elle doit donner un aperçu de l'univers et le secret d'une âme, de l’être et des objets, tout à la fois. » Gaston Bachelard.
Le « Tiempo Vertical » n'est ni narratif ni récit linéaire. C'est un temps suspendu, fait de sens qui se chevauchent, parfois ambivalent, et qui ouvre à une lecture de l'image de l'intérieur vers l’extérieur. C’est un seuil sur lequel se croisent les multiples entrées du monde.