© Cerise Doucède
C’est avec un immense plaisir que l’Arsenal accueille cette année encore l’exposition du Prix HSBC pour la Photographie et ses deux nouvelles lauréates, Cerise Doucède et Noémie Goudal.
Dans les séries Égarements et Le Flore, Cerise Doucède montre les « petites hallucinations quotidiennes dont nous pouvons tous être les protagonistes », pour une représentation du mouvement dans une image immobile.
Noémie Goudal propose quant à elle au travers de ses séries Haven Her Body Was et Les Amants, de confronter le spectateur à la dualité entre fiction et réalité, « au pouvoir humain de s’échapper dans la fiction tout en continuant à vivre dans sa réalité ».
© Cerise Doucède
© Cerise Doucède
Choisie conseillère artistique 2013 du Prix HSBC pour la Photographie, Emmanuelle de l’Ecotais - historienne de l’art et responsable de la collection photographique du musée d’Art Moderne de la ville de Paris -, a examiné durant une semaine avec la plus grande attention les 784 candidats, soit plus de 7 800 images pour faire émerger dix nouveaux talents dont les deux lauréates de cette nouvelle édition du Prix HSBC pour la Photographie.
Sélection 2013 par Emmanuelle de l’Ecotais
Depuis sa création, le Prix HSBC pour la Photographie n’a cessé de voir sa réputation grandir, ne serait-ce que par la carrière réalisée par ses lauréats (Valérie Belin, Laurence Demaison, Clark & Pougnault, Éric Baudelaire, etc.). Cela explique sans nul doute son succès croissant auprès
des artistes : plus de 780 dossiers ont été examinés cette année, contre 500 l’année dernière. Certains choix ont donc été difficiles à réaliser... Parmi les nombreux prix existant aujourd’hui, certains sont spécialisés dans le reportage, la photographie culinaire ou animalière... Les photographes professionnels, chacun dans leur « catégorie », peuvent donc concourir tous les ans ici ou là. Le Prix HSBC, quant à lui, occupe une place particulière puisqu’il récompense et soutient la création contemporaine dans son ensemble, sans restriction de thème, d’âge ou de nationalité. On peut y découvrir des photographes « en herbe », des amateurs éclairés, des professionnels confirmés, ou de jeunes artistes à peine sortis de l’École des Beaux-arts : ce prix est donc particulièrement représentatif de ce qui constitue la richesse de la photographie actuelle.
© Noémie Goudal
© Noémie Goudal
Avec l’incomparable avantage d’attirer des artistes du monde entier, élargissant dès lors ce point de vue à la création internationale.
L’examen de l’ensemble des dossiers reçus cette année a permis de noter l’intérêt toujours aussi vivace des photographes pour les genres classiques du portrait, du paysage ou de la nature morte. Par ailleurs, l’impact de la
technique est de plus en plus significatif, avec par exemple le développement de Photoshop, qui permet de prolonger le questionnement de la représentation du réel, caractéristique du médium dès ses origines. On remarque d’autre part la recrudescence des travaux mêlant installation et photographie, et qui rend plus évident encore le mélange des genres propre à l’art contemporain. Enfin, la poésie, le merveilleux, l’enfance, la mémoire et l’intime sont également des thèmes récurrents dans la photographie « plasticienne », tout comme les réalités sociales, les catastrophes naturelles et les guerres le sont dans le domaine documentaire.
Les candidats les plus convaincants sont ceux qui soumettent un dossier dans lequel le propos et l’œuvre forment un ensemble réfléchi, cohérent et de qualité. Les critères de sélection peuvent paraître subjectifs, tant il est vrai qu’ils appartiennent au seul conseiller artistique. Cependant, c’est avec une volonté d’équilibre entre les différentes tendances de la photographie que la sélection des dix finalistes a été opérée.