© Olivier Ciappa
L'exposition d'Olivier Ciappa, réalisée en partenariat avec Aides et SOS Homophobie représente des portraits de personnalités françaises et internationales, des « couples imaginaires » comme en précise son titre, représentants des couples homosexuels ou familles homoparentales fictives. Affichée devant la mairie du IIIe arrondissement de Paris, son but était, selon Aides « d'apaiser une société en tension avec ses minorités après les débats difficiles ».
Pourtant, dans la nuit de samedi à dimanche, ce sont une douzaine de portraits qui ont été vandalisées. Trois personnes ont été arrêtées grâce aux caméras de surveillance. La nuit précédente, d'autres portraits avaient été lacérés, et il n'y a désormais quasiment plus d'images intactes sur les grilles de la mairie, alors que le vernissage aura lieu mercredi.
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/892270-mon-expo-vandalisee-par-des-homophobes-a-paris-je-suis-horrifie-mais-je-les-remercie.html">Dans, Olivier Ciappa s'est exprimé sur cet acte de vandalisme : « Je suis horrifié, mais je n’ai pas peur. J’ai mal, mais j’ai confiance. Les larmes me montent aux yeux, mais j’ai envie de sourire. Car en agissant ainsi, les auteurs de ces "crimes" virtuels sont sans le savoir tombés dans le piège béant que ces photos leur tendaient.
(...) Merci à eux de s’être ainsi manifestés. Merci à eux d’être passés sous le faisceau des caméras de surveillance. Merci à eux d’offrir à la police d’aussi belles pièces à conviction. Merci à eux de décupler en moi le désir et la force de leur prouver à quel point ils ont tort.
(...) Demain, toujours à la mairie du 3e arrondissement, ces mêmes photos feront l’objet d’un nouveau tirage. Elles seront exposées au côté des clichés massacrés, afin d’offrir au public la possibilité de tirer ses propres conclusions, d’imaginer sa propre histoire, de ressentir ses propres émotions, d’être "pour", d’être "contre" et, qui sait, d’orienter son premier jugement dans une autre direction.
(...) Demain commence aujourd’hui. »
Ces images devaient être vendues au profit du Refuge, une association qui accompagne des jeunes homosexuels rejetés par leurs parents.
Claire Mayer