© Valérie Jouve
Le jeudi 13 juin 2013, le jury présidé par Esther Woerdehoff, présidente de l’association Gens d’Images, s’est réuni à la Bibliothèque nationale de France et a décerné le Prix Niépce à Valérie Jouve.
Chaque année depuis 1955, le Prix Niépce, "Goncourt de la photographie" distingue l’œuvre d’un photographe français confirmé et âgé de moins de 50 ans (les photographes étrangers peuvent concourir s’ils résident en France depuis plus de trois ans).
MK2, mécène du Prix Niépce, assure sa dotation. Marin Karmitz remettra un chèque de 8 000 euros au lauréat.
Le Prix Niépce est soutenu par le Ministère de la Culture et de la Communication, la Bibliothèque nationale de France et par l’atelier Label Image.
La Bibliothèque nationale de France, partenaire de Gens d’Images, a accueilli le jury pour les délibérations et pour la proclamation du lauréat, en présence de son président, Bruno Racine, et de Sylvie Aubenas, directrice du département des Estampes et de la photographie.
© Valérie Jouve
« J'ai commencé à m'intéresser à l'image pendant mes études en sociologie puis anthropologie, à travers des démarches comme celles de Jean Rouen, Levy Strauss mais aussi des découvertes comme Edward Curtis ou même Richard Avedon. J'ai commencé à accompagner mes recherches (à l'époque sur un site à Lyon, Les Minguettes, au sujet de ce qu'on appelait et qui m'irritait beaucoup "la seconde génération de l'immigration") de photographies, des portraits de ces jeunes mais aussi des lieux, du contexte. Beaucoup de professeurs m'ont alors dit à l'époque que mes portraits venaient presque contredire mes écrits dans ce qu'ils avaient de singulier. Ces jeunes sortaient du cadre de mon étude par la force de leur singularité. J'ai donc poursuivi ce travail photographique et arrêté l'anthropologie qui me semblait a l'époque,et comme le disait très bien Foucault, "les sciences humaines prétendent étudier un homme qui n‘existe pas", ou pour mieux dire, un "homme" qui n'est jamais qu'un construit du discours moderne.
Ainsi, à partir de là, j'ai cherché à continuer ce travail en photographie, à un moment où l'École Nationale de la Photographie ouvrait. Cette formation avec les enseignants tels que Christian Milovanoff ou Arnaud Class a vraiment permis de fonder ma propre démarche. » Valérie Jouve
Photographie et vignette © Valérie Jouve