© Takeshi Shikama, Silent Respirations of Forests, Tashirodaira 5, 2006
"Every moment of light and dark is a miracle." (Chaque instant de lumière et d'ombre est un miracle.) - Walt Whitman
Il y a plus de 11 ans, Takeshi Shikama s'est perdu dans la forêt, au détour d'un sentier de montagne, attiré par l'obscurité des arbres. Il revient sur ce même lieu le lendemain avec une chambre photographique pour tenter de capter son essence, son âme. Depuis, il n'a cessé de photographier les forêts au Japon, puis aux Etats-Unis et, récemment, en Europe.
Venant d'une carrière dans le design, Takeshi Shikama déploie sa maitrise du langage visuel et des techniques photographiques analogiques dans sa quête de fixer le temps, de rendre visible les secrets du monde végétal. Comme un peintre, il construit son image en partant de l'ombre pour arriver à la lumière. Il favorise l'appareil moyen ou grand format pour enregistrer le plus de détails possible d'une feuille, d'un sous-bois ou d'une vallée. Son temps de pose est délibérément long, comme s'il accordait sa respiration à celle du vent, des éléments. On devine le bruissement des feuilles, le frémissement de l'eau. Chaque photographie est un court poème, une phrase, qui restitue l'émotion de l'artiste face à un lieu, un arbre, une fleur. Ses compositions sont comme des "haïkus visuels".
© Takeshi Shikama, Urban Forests, Luxembourg Gardens #6, Paris, 2012
Sa première série de photographies a été publiée en 2007 sous le titre Mori no Hida (Respirations silencieuses des forêts). En 2008, il crée une nouvelle série, Utsori (Evanescence), qui regroupe quatre thèmes : Forest (Forêt), Field (Champ), Lotus, et Garden (Jardin). En 2009, il y ajoute un cinquième : Landscape (Paysage).
En 2010 Takeshi Shikama visite les Etats-Unis. Il immortalise la majesté du parc de Yosemite en apportant son regard à un lieu maintes fois photographié. Sur la côte Nord-Ouest Pacifique, il documente aussi bien l'abondance végétale que les stigmates de la déforestation. A New York, il s'intéresse aux arbres de Central Park qui se détachent devant les gratte-ciels de Manhattan et cohabitent avec les statues et les monuments. Une nouvelle série naît : Urban Forests (Forêts urbaines) qu'il poursuit à Paris, aux Jardins du Luxembourg.
Takeshi Shikama accorde autant d'importance aux détails de la prise de vue qu'à l'objet photographique : l'épreuve. Il réalise ses tirages au platine/palladium lui-même, appliquant l'émulsion à la main sur chaque feuille de gampi, un papier artisanal japonais utilisé traditionnellement pour la calligraphie. Ce long processus minutieux requiert un niveau d'attention qui reflète la patience de l'artiste et l'intimité qu'il éprouve pour son sujet.
© Takeshi Shikama, Urban Forests, Central Park #22, New York #22, 2011
Photo Vivienne est heureux de présenter plus d'une trentaine d'épreuves issues de ses différentes séries et, en exclusivité, les premiers tirages grands format au platine/palladium que Takeshi Shikama a produit avec Amana/Salto au Japon.
Les œuvres de Takeshi Shikama sont présentes dans les collections permanentes de la Bibliotheque Nationale de France (Paris, France), le Museum of Photographic Arts San Diego (Californie, Etats-Unis), le Museet for Fotokunst Brandts (Odense, Danmark), le Museum of Fine Arts, Houston (Texas, Etats-Unis), le Santa Barbara Museum of Fine Art (Californie, Etats-Unis), le Davison Art Center, Wesleyan University (Conneticut, Etats-Unis), le Portland Art Museum (Oregon, Etats-Unis) et le San Francisco Museum of Modern Art, (Californie, Etats-Unis).
© Takeshi Shikama, Silent Respirations of Forest : Yosemite #13, 2010